Il est là, et il n’est plus possible de le nier. Le rapport sur le projet Ventilus, la ligne à haute tension vivement contestée, destinée à raccorder les parcs éoliens en mer du Nord au réseau. Il est temps que chacun se fasse à l’idée que l’option souterraine est enterrée une bonne fois pour toutes. Ce qui est une bonne chose pour tout le monde. Y compris pour les opposant·e·s.

Il aura fallu un intendant pour trancher. L’électricité produite par de nouvelles éoliennes en mer du Nord ne peut être acheminée que par une ligne aérienne. C’est le seul scénario réaliste et abordable. Ce rapport vient confirmer une étude précédente, à laquelle s’était opposé le CD&V sous la pression des bourgmestres de Flandre occidentale. Il y a donc eu un deuxième tour, qui a conduit à la même conclusion et, surtout, à une perte de temps conséquente. Que leur faut-il de plus ?

La présence d’une ligne à haute tension au-dessus de nos têtes ne sera pas spécialement agréable. Mais ça s’arrête là. Les affirmations des détracteurs, selon lesquelles cette ligne provoquerait le cancer, ne reposent sur aucune preuve scientifique. Ce message inquiétant a été diffusé en masse et parfois partagé par les gouvernements locaux. Une forme de fake news qui rendait surtout les esprits malades.

Ventilus, le parfait exemple des maux de la culture organisationnelle belge

« Se plaindre des coûts élevés de l’énergie tout en bloquant une partie de la solution est contradictoire et incompréhensible. »

Le projet Ventilus est extrêmement important. C’est un maillon qui devrait fournir à la Flandre des masses d’énergie abordable. C’est un pas non négligeable vers les objectifs climatiques et l’indépendance énergétique. Il a entre-temps été amplement démontré qu’être lié à d’autres pays en termes d’approvisionnement en énergie comporte des risques majeurs. L’augmentation de la facture énergétique devrait pourtant préoccuper également celles et ceux qui craignent les câbles à haute tension. Se plaindre des coûts élevés de l’énergie tout en bloquant une partie de la solution est contradictoire et incompréhensible.

La résistance peut s’arrêter maintenant. Et le déploiement démarrer dès que possible. Le nombrilisme des politiques locaux a déjà coûté trop d’argent et de temps.

Mieux vaut une éolienne dans son jardin qu’un Russe dans sa cuisine