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Les partis de la majorité laissent la propagande à l’opposition
08·07·21

Les partis de la majorité laissent la propagande à l’opposition

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Image par Mudassar Iqbal de Pixabay

Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Une analyse de la comptabilité des partis belges permet de révéler qu’en Flandre, la propagande politique est surtout le fait de trois partis – N-VA, Vlaams Belang et PTB – qui se sont encore enrichis de 13 millions d’euros l’année passée.

Non seulement la N-VA, le Vlaams Belang et le PTB sont les plus actifs quand il s’agit d’influencer ou de convaincre l’électeur sur les réseaux sociaux, mais ils sont aussi ceux qui dépensent le plus d’argent en communication. Chaque année, les partis politiques doivent publier leurs comptes. L’année passée, sur les 7,6 millions d’euros dépensés en propagande, en publicité et en assemblées, pas moins de 5,3 millions d’euros l’ont été par la N-VA et le Vlaams Belang.

Les chiffres du PTB n’ont pas été retenus dans le calcul en Flandre, car le parti est unitaire. Cependant, même s’il est difficile de connaître les dépenses de communication du parti d’extrême gauche en Flandre, il faut savoir qu’au niveau national, il a dépensé 2,2 millions d’euros en propagande. Cette somme représente un multiple des dépenses en communication des partis de la majorité fédérale.

Ces derniers laissent donc à l’opposition le soin d’influencer les électeurs. Un parti comme le CD&V, par exemple, a dépensé en 2020 près de neuf fois moins en propagande politique que le Vlaams Belang. Les deux partis adoptent des approches résolument différentes. En 2019, année électorale, le CD&V et le Vlaams Belang ont dépensé en propagande respectivement 4,2 millions et 4,7 millions d’euros. Depuis les élections, le CD&V a presque mis fin à ses efforts de publicité, tandis que le Vlaams Belang continue sur la même voie, à la même vitesse.

Vooruit dans le rouge

Tout est une question de priorités. Le CD&V dépense beaucoup plus d’argent, à savoir 3 millions d’euros en 2020, en frais de personnel. Au Vlaams Belang, en revanche le personnel a toujours été réduit au minimum, avec des frais d’à peine 279 000 euros en 2020. Cette importance accordée par le VB aux réseaux sociaux est considérée comme l’un des ingrédients du succès du parti.

Le parti profite aussi financièrement de sa victoire électorale. En effet, le gros des revenus des partis provient des donations de l’État, proportionnelles aux résultats électoraux. Ainsi, l’année passée, le Vlaams Belang a enregistré 4,12 millions d’euros de bénéfices malgré ses grosses dépenses en propagande. Autant dire qu’aucun autre parti ne lui arrive à la cheville.

Le patrimoine cumulé de tous les partis a augmenté de plus de 13 millions d’euros. Outre le Vlaams Belang, le PTB a également empoché de gros bénéfices, tout comme Ecolo du côté wallon. Le seul parti qui a terminé dans le rouge est le sp.a, devenu Vooruit entretemps, qui a combiné mauvais résultats électoraux et investissements en personnel.

776 000 euros de revenus de biens immobiliers

Dans la plupart des cas, les surplus ont simplement atterri sur des comptes bancaires. Environ 80 millions d’euros de liquidités restent ainsi disponibles sur les comptes des partis. Certains partis politiques, comme la N-VA, ont aussi investi leur argent dans l’immobilier. C’est ainsi que le parti nationaliste a touché 776 000 euros de revenus de ses biens immobiliers.

En ce qui concerne les revenus des cotisations des membres, ils se limitent généralement à quelques centaines de milliers d’euros. Seul le PTB fait figure d’exception, avec 1,9 million d’euros de cotisations. Lorsqu’il n’avait pas d’élus au parlement, le parti vivait surtout des cotisations de ses membres. Aujourd’hui, il demande à ses élus une forte contribution et depuis les élections de 2019, la dotation reçue par le parti a plus que doublé pour atteindre 5,6 millions d’euros.

1,9 million d’euros de cotisations

Ces chiffres démontrent une fois de plus la générosité du système belge de financement des partis. Régulièrement, des voix s’élèvent pour appeler à faire des économies en la matière. Cependant, la réduction des subsides demeure une question très sensible. Il faut dire que ces dernières années, de nombreuses formations politiques ont perdu un grand nombre d’électeurs, ce qui a des répercussions négatives sur leur financement. Aussi, selon ces mêmes partis, une réforme qui ne toucherait que les gros partis ne serait pas une réforme juste.

L’accord de gouvernement fédéral comporte une petite phrase qui assure que la réforme du système de financement des partis sera « poursuivie », et qu’elle mettra l’accent sur la transparence et le contrôle des revenus et des dépenses. En d’autres termes, pas un mot sur la hauteur des financements, à l’origine destinés à éviter les excès qu’on a connus dans les années 1990 avec l’affaire Agusta. Depuis lors, tout débat sur la question s’est terminé en feu de paille.

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