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La N-VA, la paille et la poutre
13·07·21

La N-VA, la paille et la poutre

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Here and now, unfortunately, ends my journey on Pixabay de Pixabay

Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Ce dimanche 11 juillet, à l’occasion des célébrations de la Fête de la Communauté flamande, nous avons eu l’impression d’assister à un concours de discours fanatiques. En raison des règles sanitaires, la cérémonie officielle n’a pas eu lieu, comme à l’accoutumée, à l’Hôtel de ville de Bruxelles, mais au jardin botanique de Meise, une institution qui illustre à merveille la complexité institutionnelle de notre pays. Depuis 2013, la gestion du Plantentuin relève de la compétence de la Communauté flamande, tandis que le personnel est payé par les communautés flamande et française et que les plantes font partie du patrimoine fédéral.

Mettre fin aux querelles symboliques et au dogmatisme.

Dire qu’il faut simplifier la structure de ce pays, ce n’est pas enfoncer une porte ouverte, mais défoncer à coups de bélier la porte ouverte d’un château de 1302. La présidente du Parlement flamand, Liesbeth Homans (N-VA), n’avait donc pas tort, ce dimanche, de demander un effort de simplicité et de logique dans l’organisation du pays. Elle a même déclaré qu’il était temps de mettre fin aux querelles symboliques et au dogmatisme.

De belles paroles, que son parti ferait bien de transformer en actes. En effet, si Homans voit bien la paille dans l’œil du voisin, elle ferait bien de voir la poutre qui est dans le sien. C’est son parti à elle, la N-VA, qui fait de chaque réforme de l’État une voie à sens unique. Lorsque le ministre-président flamand, Jan Jambon (N-VA), dit qu’il faut repartir d’une page blanche, il veut dire que la Flandre et la Wallonie doivent se répartir les compétences et laisser les restes à la Belgique fédérale. Mais ne serait-il pas plus intéressant de se demander comment construire notre pays de manière efficace, sans préjugés idéologiques ? Car c’est bien cet exercice indispensable qui se retrouve bloqué par le dogmatisme.

Si Homans voit bien la paille dans l’œil du voisin, elle ferait bien de voir la poutre qui est dans le sien

Ces derniers mois, nous avons souvent entendu que la Belgique ne fonctionnait pas. C’est du moins ce que la crise sanitaire aurait révélé. Mais la Flandre aussi ferait bien de balayer devant sa porte. Même au sein des cercles nationalistes flamands, on critique de plus en plus le gouvernement Jambon, qui n’a pas fait mieux que ses collègues du fédéral. Puis, lorsqu’au début de l’année, nous étions en queue du peloton européen en matière de vaccination, c’était la faute du chaos à la belge. Et maintenant que nous figurons parmi les meilleurs élèves, ce serait du pur hasard. Il n’y a visiblement pas de juste milieu dans ce pays. Ce dont la Belgique et la Flandre manquent cruellement, c’est d’une discussion franche sur l’avenir, sans fermer les yeux sur les manquements de tous les niveaux de pouvoir.

Faire fi de la Constitution pour faire valoir les idées d’une minorité

Et c’est bien en cela que les propos tenus la semaine passée dans l’émission De Zondag par Bart De Wever, président de la N-VA, posent problème. Selon lui, la Constitution ne peut pas faire obstacle à des changements indispensables. S’il est vrai que le changement est nécessaire, si nous voulons retrouver la paix sociale du moins, il n’en demeure pas moins qu’il doit reposer sur des majorités démocratiques. Sinon, nous nous rapprocherions dangereusement de raisonnements tels que celui d’Ihsane Haouach, qui aimerait aussi faire fi de la Constitution pour faire valoir les idées d’une minorité.

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