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La N-VA doit rechercher d’urgence une stratégie pour contrer le Vlaams Belang
30·11·23

La N-VA doit rechercher d’urgence une stratégie pour contrer le Vlaams Belang

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

BELGA (NICOLAS MAETERLINCK)

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Qui sera le grand gagnant des élections 2024 en Flandre : le Vlaams Belang ou la N-VA ? La N-VA ne parvient pas à conquérir le cœur des électeurs et électrices qui votent avec leurs émotions. Le triomphe de Geert Wilders aux Pays-Bas ne présage rien de bon pour le parti.

Voter est un processus davantage émotionnel que rationnel. Ce sont surtout les électeurs et électrices indécis et versatiles qui votent avec leurs tripes, poussés par une angoisse qui sommeillait dans leur ventre et qui trouve subitement dans l’isoloir un terrain d’expression. Que cette angoisse soit nourrie par les flux migratoires, la facture impayable de la transition énergétique, les conséquences des normes en matière d’azote ou le spectre du wokisme, Wilders y a apporté des réponses radicales et irréalistes. Ce qui ne l’a pas empêché de gagner. C’est l’avantage d’un parti populiste extrémiste tel que le sien ou le Vlaams Belang. Ces partis-là font miroiter au gens des promesses irréalistes à propos de sujets sensibles ou fourrent dans un nouvel emballage quelques vieilles idées, y compris d’extrême gauche lorsqu’il s’agit de parler de pouvoir d’achat ou de pensions. Tout est bon tant que cela permet d’exploiter les frustrations des gens.

Les élections aux Pays-Bas prédisent ce qui va se passer en Flandre, à une différence près…

La N-VA recherche fébrilement cette corde sensible de l’électeur. Celle qui transforme un coup de tête en une voix. Cette préoccupation pour le portefeuille de l’ouvrier ou du pensionné ne cadre pas avec la ligne idéologique du parti. Celui-ci pensait avoir trouvé la parade dans le sentiment antiwoke, à propos duquel De Wever a même écrit un livre. La polémique qui a éclaté avant-hier à propos de Queen Nikkolah, la version alternative de Saint-Nicolas qui était censée débarquer à Gand, constitue la meilleure preuve que cette stratégie est vouée à l’échec. Le Vlaams Belang ne s’est pas fait prier pour griller la politesse à la N-VA. À la copie, les gens préféreront toujours l’original.

« La N-VA n’a pas les armes pour rallier à sa cause cet électorat émotionnel dont le cœur penche du côté du Vlaams Belang. »

La campagne préélectorale de la N-VA a pour slogan la « prospérité de la Flandre ». Soyons francs : à l’exception des entrepreneurs, cette campagne ne déchaîne guère les passions. Personne ne peut s’opposer à un tel slogan, mais combien de personnes se laisseront ainsi convaincre de voter pour le parti ? La N-VA n’a pas les armes pour rallier à sa cause cet électorat émotionnel dont le cœur penche du côté du Vlaams Belang et ce constat s’applique également aux autres partis traditionnels.

Quelle stratégie adopter, alors, pour tenter d’enrayer la marche en avant des partis extrémistes ? Il n’y en a guère qu’une : avancer en front commun. Le PvdA et Groen-Links l’ont fait aux Pays-Bas et cela leur a permis d’obtenir un joli score, même si l’ancien haut responsable européen Frans Timmermans et ses plantureux émoluments n’était pas la meilleure figure de proue. Vooruit et Groen devraient en tirer les leçons et s’associer afin de devenir véritablement une force politique déterminante. Mais ce sont les partis de centre-droit qui ont le plus à gagner dans l’aventure. Une fusion est nécessaire au centre, où certains partis en sont réduits à se battre pour leur survie. Il n’y a pas d’autre solution.

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