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30·04·19

Les élections en Flandre, une course à la chancellerie

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Romaine via Wikipedia

L’information circulait en coulisses depuis une semaine, Hilde Crevits, ministre CD&V, en a fait l’annonce dimanche au Limburghal de Genk : elle brigue officiellement le poste de ministre-président du gouvernement flamand. À travers cette désignation, le CD&V présente aux Flamands une alternative claire et assumée au modèle « De Wever ». Un choix entre un homme et une femme, entre retenue et confrontation, mais aussi entre collaboration et non-collaboration avec le middenveld, les acteurs de la société civile.

Le CD&V transforme ainsi les élections régionales en course à la chancellerie. Mais au-delà de ce pari sur la présidence, somme toute réaliste, les chrétiens-démocrates semblent avant tout vouloir préserver leurs acquis de 2014. Le sondage mené par la VRT et le quotidien De Standaard indiquait la semaine dernière un CD&V à la dérive. Son statut de deuxième parti de Flandre serait menacé par la montée en puissance de Groen.

Il revient à présent à l’actuelle ministre flamande de l’Enseignement de convaincre les indécis des bienfaits de la voie centrale si chère au parti. Et d’éviter à ce dernier de se retrouver sur les bancs de l’opposition. Aux CD&V, on se plait à faire courir la rumeur que la N-VA et les socialistes du sp.a auraient déjà conclu un accord pour reconduire leur coalition anversoise au niveau régional. Un coup de bluff pour se présenter comme seule alternative ? Ou cet accord existe-t-il vraiment ?

Le fait est que la N-VA s’irrite du pouvoir de la société civile. Les syndicats, les écoles, les mutualités : les nationalistes ne peuvent compter sur l’appui de ce réseau, qui entretient des liens historiques avec le CD&V et le sp.a. Ils y voient aussi – légitimement ou non – un frein à la croissance, une nuisance à la force du changement. Toujours est-il qu’ils ne sont pour l’instant pas parvenus à amoindrir son influence et donc à éclipser le CD&V en se présentant comme le seul et unique parti du peuple. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les ambitions de Theo Francken et de Zuhal Demir, qui visent les portefeuilles de l’Enseignement et du Bien-être.

La question est surtout de savoir s’ils le seront sous la direction de Bart De Wever. L’homme fort de Flandre est-il prêt à devenir ministre-président, sachant qu’il devrait s’affranchir de la présidence de son parti, après 15 ans de bons et loyaux services ? Quid d’Anvers, à qui il a pourtant réitéré son allégeance le 14 octobre dernier ? Jan Jambon sera-t-il finalement privilégié ? L’actuel ministre de l’Intérieur est certes aspirant Premier ministre, mais sa candidature est avant tout un signal : malgré les ambitions flamandes de Bart de Wever, la N-VA ne compte pas délaisser le fédéral, ne serait-ce que pour ne pas déplaire aux électeurs indécis. Une chose reste sûre : la croisade de la société civile se tiendra en territoire flamand.

 

 

 

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