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182.000 familles attendent un logement social en Flandre, que fait le gouvernement?
27·10·22

182.000 familles attendent un logement social en Flandre, que fait le gouvernement?

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Norbert Levajsics on Unsplash

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

S’il y a bien une chose dont nous ne manquons pas, ce sont les crises ! Il y a les nouvelles, comme la crise des prix de l’énergie pour laquelle nos dirigeants recherchent fiévreusement une solution, et il y a les plus anciennes, qui ne sont plus considérées comme prioritaires et doivent aujourd’hui sommeiller dans un coin du frigo. La crise du logement, par exemple, relève de cette deuxième catégorie. Et ce n’est pas la « stratégie » du gouvernement flamand, consistant à colmater les fissures les plus importantes avec de l’enduit de rebouchage, qui fera avancer le schmilblick.

182.000 familles sont dans l’attente d’un logement social. Ce chiffre reste vertigineux, en dépit des moyens qui ont été mis sur la table. Ceux-ci irrigueront en grande partie le privé afin qu’il construise des logements « abordables », mais ce secteur n’applique-t-il pas la plupart du temps sa propre définition de ce qu’est un logement abordable ? Pour une fois que des moyens sont dégagés, il n’y a donc encore rien qui change.

Le ministre compétent en la matière, le N-VA Matthias Diependaele, n’est pas en manque d’explications pour justifier cet « immobilisme immobilier ». Construire un complexe de logements, cela prend du temps, assure-t-il. La fusion des sociétés de logement social qu’il doit orchestrer (ndt : le 1er janvier 2023, les sociétés de logement social et les agences de location sociale flamandes fusionneront pour laisser place à un seul acteur dans ce domaine : la société de logement) n’est pas non plus de nature à faire avancer les choses. C’est une opération nécessaire, qui générera des économies, mais on peut se demander pourquoi nos dirigeants ne font pas montre du même zèle pour démanteler d’autres baronnies offrant une porte de sortie dorée au personnel politique. Les intercommunales, par exemple, sont encore trop nombreuses, et cette surabondance a pour conséquence, entre autres, de faire augmenter le prix de l’eau courante.

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Pour édulcorer quelque peu les chiffres et créer un peu de marge pour les familles, le gouvernement prend des mesures qui confinent presque à du harcèlement. Comme celle consistant à augmenter le loyer pour les occupants d’un logement dont les enfants viennent de quitter le cocon familial et qui « récupèrent » ainsi une chambre à coucher. Des occupants auxquels il ne reste alors guère d’autre alternative que de quitter, contraints et forcés, un logement qui leur aura servi de foyer pendant de nombreuses années, et ce d’autant plus qu’ils sont déjà confrontés, pour beaucoup, à une facture d’énergie très élevée. Et comme si cela ne suffisait pas, la Banque nationale vient d’annoncer que l’adaptation des droits d’enregistrement aura pour effet d’encore réduire l’offre de logements financièrement abordables sur le marché privé.

« La gestion du portefeuille, une compétence qui n’apparaît généralement que tout en bas de la liste des responsabilités ministérielles. »

D’après le Syndicat des locataires, c’est un problème qui dure depuis des décennies. Les investissements restent insuffisants. Les propriétaires privés n’ont jamais été sollicités afin d’apporter leur contribution à la recherche d’une solution. Les couches les plus basses de la société ne les intéressent pas, et on peut dire la même chose à propos de certains partis politiques, qui sont bien loin de considérer que toutes ces personnes méritent une attention particulière. Aujourd’hui, la gestion du portefeuille du logement social n’est plus qu’une activité complémentaire. Une compétence qui n’apparaît généralement que tout en bas de la liste des responsabilités ministérielles.

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