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À Anvers, la culture subit la rigueur budgétaire, n’y a-t-il pas d’alternatives ?
27·10·22

À Anvers, la culture subit la rigueur budgétaire, n’y a-t-il pas d’alternatives ?

Bart Brinckmans est journaliste politique pour le quotidien De Standaard.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Andre Taissin on Unsplash

Bart Brinckman
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Guère épargnées par la crise énergétique et l’inflation galopante, de nombreuses villes et communes passent leurs comptes au crible. Malgré les efforts du gouvernement flamand par le biais du fonds communal, l’indexation complète n’est pas à l’ordre du jour. Ces dernières semaines, la ville d’Anvers a également fait le bilan, procédant à 70 millions d’euros de coupes sur un budget total d’1,6 milliard d’euros.

La ville portuaire est bien connue pour la rigueur de ses finances. Il y a trente ans, les comptes communaux ont été mis sous tutelle flamande à cause des dépenses pour le moins excessives de la coalition rouge romaine. Les bourgmestres Patrick Janssens (Vooruit) et Bart De Wever (N-VA) ont depuis lors épongé les dettes, et la balance fait désormais l’objet d’une surveillance stricte. Et s’il faut se serrer la ceinture, il n’y a aucune raison que la culture déroge à la règle.

Les protestations contre les coupes dans le secteur culturel durent maintenant depuis plusieurs semaines. Est notamment mise en cause la communication de l’échevine compétente, Nabilla Ait Daoud (N-VA). Mais ce sont surtout les manières peu cavalières de son cabinet, qui a sabré dans le budget sans la moindre concertation, qui attisent la colère. Plusieurs projets se voient soudain privés de subsides pour les trois années à venir.

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Ces mesures d’austérité permettront de réduire les dépenses de 720 000 euros par an, alors que le budget total de la ville s’élève à 1,6 milliard d’euros. Des économies de bout de chandelle synonymes de catastrophe pour les personnes touchées au premier au chef. Les comédiens et autres artistes en début de carrière, pour qui les subventions de projets font office de véritable bouffée d’oxygène, sont ainsi froidement laissés sur le carreau.

« Le fait que l’échevine soit déconnectée du secteur, voire de la politique en général, n’arrange rien à l’affaire. »

Le fait que l’échevine soit déconnectée du secteur, voire de la politique en général, n’arrange rien à l’affaire. Dans le tableau des effectifs de la N-VA, Nabilla Ait Daoud n’est là que pour remplir certaines cases. Elle se situe à mille lieues d’Erik Antonis ou Philip Heylen, ses prédécesseurs qui ont donné à la politique culturelle une dimension qui dépassait largement les frontières de la ville. L’élue anversoise est enfermée dans le carcan de son cabinet. Sans préparation écrite, elle fuit toute confrontation. Dans ce contexte, pas étonnant qu’elle reste invisible.

Toujours est-il que son cabinet et elle-même continuent de foncer tête baissée, refusant d’admettre que leur méthode de travail dénote une certaine paresse. Après tout, il est facile de couper le robinet des subsides en sachant que les grands centres culturels pourront aisément se maintenir à flot. Mais force est de s’interroger : n’y a-t-il vraiment pas d’alternatives ? Il semblerait que les objectifs d’Anvers soient un peu trop rigides, causant parfois même de bonnes surprises des manques à gagner sur le plan financier. Pour y remédier, divers échevins travaillent à présent d’arrache-pied afin d’apporter de la nuance et de repousser les mesures qui peuvent l’être. Il est grand temps que la culture en fasse de même.

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