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L’embargo sur la Russie ne doit pas se limiter au caviar et à la vodka
08·04·22

L’embargo sur la Russie ne doit pas se limiter au caviar et à la vodka

Isolde Van den Eynde est journaliste politique au quotidien Het Laatste Nieuws.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Afbeelding van andreas160578 via Pixabay

Les tabous ont la vie dure. Voyez donc : la Commission européenne s’en prend pour la première fois aux importations d’énergie russe, mais les sanctions épargnent le pétrole. Et si l’or noir venait à être concerné, l’UE ne les appliquerait de toute façon qu’aux nouveaux contrats. Quid du gaz ? Pas touche, non plus.

La Commission veut par ailleurs interdire les navires russes dans les ports européens, mais les bateaux transportant des produits agricoles, alimentaires et énergétiques ne sont pas visés. Elle envisage également de décréter un embargo sur certains produits russes. Le caviar et la vodka ? Schluss, tranche Ursula von der Leyen. Mais les diamants sont éternels. Les plus grands tabous résistent. Tout cela parce que les États membres ont décidé, par le passé, de faire leurs emplettes énergétiques en Russie. Par instinct de survie, en quelque sorte.

Les tabous ont la vie dure. En effet, même les pays connus pour leur efficacité retardent l’application de sanctions déjà édictées. Dans ce qui ressemble à un processus « à la belge », les Pays-Bas sont en train de désigner un coordinateur censé faire appliquer les mesures punitives. Les Pays-Bas sont pourtant loin d’être un dédale institutionnel. L’Allemagne, de son côté, a mis en place une cellule que nous connaissons bien ici – une fameuse taskforce – afin d’amortir les effets politiques. Et la Belgique, dans tout cela ?

Notre pays fait figure de bon élève. Les autorités belges ont bloqué 196 milliards d’euros de transactions et gelé 2,7 milliards d’euros d’actifs. Un millier de voitures de luxe sont immobilisées à Zeebrugge. Il n’empêche que les sanctions ont leurs limites – surtout sur le champ de bataille. Mais elles perdent encore de leur poids si tous les États membres ne les mettent pas en œuvre comme il se doit. Comment expliquer qu’ils ne le font pas ? Comment osent-ils ?

Une guerre économique peut avoir des répercussions militaires

Encore une fois, les tabous ont la vie dure. La Suède et la Finlande souhaitent adhérer à l’OTAN ? Nous les accueillons à bras ouverts, insiste Jens Stoltenberg, chef de l’Alliance. Élargir l’OTAN ? Ce n’est pas de la provocation, comme certains croient encore. Comme si cette possibilité avait réellement déclenché l’agression russe.

Comme si l’agacement donnait le droit à la Russie de partir en guerre. De violer et tuer adultes et enfants. Comme si Poutine avait besoin d’une provocation de l’Occident pour envahir des pays à sa guise et les rayer de la carte. Et comme si n’était pas capable, si nécessaire, d’inventer une excuse de toutes pièces. L’Ukraine devait à tout prix être libérée des nazis !

Les tabous empêchent d’avancer. Un coup de frein maintenant nous oblige à appuyer sur l’accélérateur ensuite. Pour l’Union européenne, le sujet ne doit pas être tabou : il convient de se passer au plus vite de l’énergie russe. D’ici 2025, seulement ?

À ce rythme-là, les pétroliers peuvent naviguer tranquillement. Dès l’hiver prochain, il est impératif que nous soyons mieux préparés. Car fournir des armes et du soutien à l’Ukraine d’une main, et financer les forces armées russes de l’autre en important du gaz et du pétrole ? Cela dépasse toute logique.

Mieux vaut une éolienne dans son jardin qu’un Russe dans sa cuisine

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