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665 000 inactifs en Flandre, quelle honte!
05·05·22

665 000 inactifs en Flandre, quelle honte!

Yves Lambrix est journaliste politique pour le quotidien Het Belang van Limburg.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image by Niek Verlaan from Pixabay

Yves Lambrix
Auteur
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

C’était l’une des principales doléances formulées dans la « déclaration de septembre »  du ministre-président flamand Jan Jambon : « la politique fédérale de l’emploi doit être adaptée à la réalité de la Flandre, fondamentalement différente des réalités propres à Bruxelles et à la Wallonie ». Voilà un bon moment qu’il cherche de nouveaux leviers à actionner pour éviter la surchauffe du marché de l’emploi en Flandre. Un des moyens d’y parvenir consisterait à faire passer le taux d’emploi de 75,3 à 80 %.

Malheureusement, il y a loin de la coupe aux lèvres, ce que confirme une récente analyse du professeur d’économie du travail Stijn Baert (UGent) basée sur des données d’Eurostat. Stijn Baert mesure la santé du marché du travail à l’aide de deux chiffres : le pourcentage de chômeurs et le pourcentage d’inactifs dans la population de 25 à 64 ans. Les inactifs sont des personnes sans travail – comme les demandeurs d’emploi – mais qui n’en cherchent pas : hommes et femmes au foyer, bénéficiaires du revenu d’intégration, prépensionnés et malades de longue durée.

Alors que la Belgique se situe dans la moyenne européenne avec un taux de 4,1 % de demandeurs d’emploi, elle est à la traîne pour sa statistique élevée d’inactifs (21,8 %). Parmi les 27 États membres de l’UE, seules la Grèce, la Croatie, la Roumanie et l’Italie font encore moins bien. En chiffres absolus, ce pourcentage équivaut à 1,3 million de Belges sans travail qui ne cherchent pas d’emploi. Ce qu’il appelle une importante réserve d’emploi située « sous la ligne de flottaison ».

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Contrairement à la situation que connaissent Bruxelles (8,7 %) et la Wallonie (5,6 %), la Flandre peut se vanter d’un taux de chômage très bas (2,5 %). En Europe, seules la République tchèque et la Pologne font mieux. Chapeau. En revanche, avec 19,2 % d’inactifs, la Flandre est un élève très moyen dans la classe européenne. Quelque 665 000 inactifs de 25 à 64 ans, en chiffres absolus, c’est autant que Bruxelles et la Wallonie ensemble. Pour une région qui se croit au top, et qui ne rechigne pas à pointer autrui d’un doigt accusateur, quelle honte !

« Il est donc plus que temps que nos doléances laissent place à l’action. »

Selon Stijn Baert, sur le plan de l’inactivité, en 2022, la Flandre s’est muée en une sorte de Belgique « light », à des années-lumière de l’adage formulé par son premier ministre-président, Gaston Geens. Il y a quarante ans, celui-ci disait littéralement ceci : « nous allons devoir prouver que ce que nous faisons nous-mêmes, nous le faisons mieux ».

Au fil des années, cette phrase s’est muée en un slogan prétentieux : « ce que nous faisons nous-même, nous le faisons mieux ». Pourtant, la dernière réforme de l’État a attribué aux régions la pleine compétence en matière d’activation des chômeurs, ainsi que les sanctions correspondantes.

Il est donc plus que temps que nos doléances laissent place à l’action.

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