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Jan Jambon: entre honte et tristesse
28·08·20

Jan Jambon: entre honte et tristesse

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par MP de Pixabay

Bart Haeck
Auteur

Il serait exagéré d’exiger la démission du ministre-président flamand pour la mort de Jozef Chovanec. Mais la réaction de Jan Jambon (N-VA) n’en inspire pas moins honte et tristesse.

Le passé nous a appris que les démissions à la rue de la Loi ne font réellement passer un message que lorsque les responsables incriminés prennent la décision de leur propre chef, et non sous l’effet d’une quelconque pression extérieure. Louis Tobback après la mort de Semira Adamu. Johan Vande Lanotte et Stefaan De Clerck après l’évasion de Dutroux.

Dans l’intégralité des cas, les ministres concernés n’avaient pas commis de faute personnelle : c’était uniquement la crédibilité de leur leadership et du cabinet dont ils avaient la charge qui était mise en cause. « Prendre ses responsabilités », un acte qui faisait office de soupape de sûreté en laissant s’échapper la honte et la colère emmagasinées au sein de la population. L’équation est simple : le ministre reçoit les lauriers quand tout va bien et assume quand les choses tournent mal.

La mort de Jozef Chovanec, citoyen slovaque d’une trentaine d’années, est certes plus complexe. Jan Jambon – dont l’équipe a bel et bien été informée de l’incident tragique, mais qui curieusement ne se « souvient de rien » – a quitté ses fonctions au SPF Intérieur il y a déjà un an et demi. Pas sûr, dès lors, que le signal soit bien compris si le gouvernement flamand venait à être remanié à cause d’une erreur commise au fédéral deux ans plus tôt.

Mais il n’en reste pas moins que la crédibilité de Jambon a du plomb dans l’aile. Après les attentats de Bruxelles et de Zaventem, il avait bénéficié d’une appréciable reconnaissance pour sa gestion du terrorisme, même en Belgique francophone. Un héritage politique qui fut ensuite souillé lorsqu’il s’avéra que notre pays avait en réalité manqué une occasion en or, en 2015, d’arrêter l’un des terroristes à l’origine de ces attentats. Aujourd’hui, l’élu nationaliste accuse donc de nouveau le coup. L’un des moments phares de la rentrée politique de Jan Jambon risque bien d’être la séance plénière à la Chambre des représentants la semaine prochaine, et non son exposé d’orientation politique au Parlement flamand prévu en septembre.

Pour l’heure, personne n’a démissionné. Conformément à la tradition en vigueur à la rue de la Loi, personne ne doit se sentir obligé de le faire, sauf si c’est sur base volontaire. Mais le sentiment de honte n’en est pas moins vivace. Un citoyen européen est décédé dans une cellule belge des suites de violences policières, lors d’une intervention au cours de laquelle une policière a de surcroît effectué un salut nazi. Mais l’enquête n’a abouti nulle part, les images n’ont été diffusées que deux ans après les faits et le ministre compétent à l’époque a bien été briefé, mais a malencontreusement perdu la mémoire. Dans l’intervalle, tous les responsables politiques sont passés à autre chose : Jambon est devenu ministre-président flamand, Joy Donné – son chef de cabinet à l’époque – est devenu parlementaire fédéral. Vous avez dit tristesse ?

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