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Frontière linguistique, télévisuelle et… masquée
25·11·20

Frontière linguistique, télévisuelle et… masquée

Tous les mardis, le journaliste Christophe Deborsu tient une petite chronique dans le Belang Van Limburg au sujet des Belges francophones. Cet article en est la traduction.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by Marek Studzinski on Unsplash

Auteur⸱e
Anne Balbo
Traductrice Anne Balbo

La frontière linguistique est depuis longtemps aussi une frontière télévisuelle. J’espère que vous suivez mon débat dominical sur RTL. Dans ce cas, vous représentez effectivement une exception. Les chiffres d’audience ne tiennent d’ailleurs pas compte des téléspectateurs du nord du pays, même si certains Flamands regardent de temps à autre RTL, notamment lorsque l’émission De Zevende Dag n’est pas diffusée. Une décision préjudiciable pour une chaîne privée, car des chiffres d’audience supérieurs augmentent le prix de la publicité.

la frontière linguistique télévisuelle prend une autre tournure : elle s’exprime désormais aussi à travers le port du masque

Mais aujourd’hui la frontière linguistique télévisuelle prend une autre tournure : elle s’exprime désormais aussi à travers le port du masque. Hier soir, je me trouvais à visage découvert aux côtés de Danira Boukhriss sur les plateaux de la VRT. Mais avant-hier, dans mon propre programme, je portais un masque. Pourquoi cette différence ? Revenons un mois en arrière. Emmanuel André, le microbiologiste francophone le plus célèbre, était l’un de mes invités. Il était venu inspecter le studio au préalable et avait constaté que les distances de sécurité étaient – naturellement – respectées. Il a remarqué aussi que nous avions installé des parois en plexiglas entre chaque place assise. Mais il ne se sentait pas à l’aise pour autant. À ce moment-là, les contaminations grimpaient en flèche, surtout en Wallonie et à Bruxelles. Et l’on évoquait de plus en plus la présence de microgouttelettes dans l’air, même une à deux heures après le départ d’un interlocuteur – éventuellement infecté –, soit la durée exacte de mon émission.

Il a tout de suite été décidé que toutes les personnes présentes sur le plateau porteraient un masque. Dans la foulée, la chaîne publique RTBF nous a emboîté le pas. Pour son propre débat dominical dans un premier temps, mais elle a ensuite étendu le port du masque à son journal télévisé : tout invité en studio qui rejoignait le plateau devait porter une protection lui cachant la bouche et le nez.

Rien de tout cela en Flandre.

Cette nouvelle différence communautaire peut, comme dans la plupart des cas, s’expliquer par des critères objectifs. Nos studios, à l’instar de ceux de la RTBF, sont plus exigus que leurs homologues gigantesques où se déroulent les émissions Vandaag ou De Zevende Dag. Mais ce n’est pas tout : la Covid-19 tue davantage du côté francophone. La moitié des victimes de cette deuxième vague sont décédées en Wallonie, alors que cette région du pays ne représente que 32 pour cent de la population belge.

Pour la première fois de ma vie, je montre le bon exemple… il était temps.

En toute franchise, je dois reconnaître que ce n’est pas toujours agréable : porter un masque pendant quatre heures – répétition et émission comprises – réduit l’apport d’air frais. Hasard ou non, il m’est parfois plus difficile de me souvenir d’un nom ou d’une date. Aujourd’hui, je me sens encore plus solidaire avec le personnel enseignant et hospitalier. Mais ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est le signal adressé à la population : le port du masque et une bonne aération – les portes du studio restent ouvertes, un véritable cauchemar pour les opérateurs du son qui essaient de faire de leur mieux – sont les meilleurs moyens de lutter contre le virus. La motivation à respecter ces règles est essentielle. Et pour la première fois de ma vie, je montre le bon exemple… il était temps.

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