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Van Hool en faillite : l’histoire d’une querelle familiale pour une question d’héritage
10·04·24

Van Hool en faillite : l’histoire d’une querelle familiale pour une question d’héritage

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Belgaimage

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

La famille qui a fait la gloire de la société Van Hool est aussi responsable de sa disparition. Quelle ironie.

Ça y est, le rideau est tombé. Le constructeur de bus Van Hool a été déclaré en faillite ce lundi. Les curateurs désignés par le tribunal négocient avec deux parties, à savoir la société néerlandaise VDL et l’allemande Schmitz-Cargobull, qui ont proposé de sauver une importante partie des meubles. Lundi soir, l’entrepreneur ouest-flandrien Guido Dumarey a également fait une offre, qui reste à examiner.

En cas d’accord, une reprise de certaines activités pourra s’envisager, mais à plus petite échelle cependant. Les plans de SDL-Schmitz prévoient la disparition d’environ 1 500 emplois. Le verdict est sévère. En effet, même le plan de sauvetage concocté par le gestionnaire de crise Marc Zwaaneveld, arraché in extremis par l’entreprise, offrait de meilleures perspectives. Le gouvernement flamand soutenait ce plan, les banques aussi, et les syndicats avaient adopté une attitude plutôt constructive à son égard. Seule une partie n’a pas voulu jouer le jeu : la famille Van Hool. En cause, des querelles intestines pour une question d’héritage.

La famille qui avait fait la réputation internationale des bus Van Hool en l’espace de quelques générations, elle qui avait élevé l’entreprise au rang de grand acteur industriel de la Région flamande, signe aujourd’hui son arrêt de mort. Car si la famille a refusé de coopérer au plan de sauvetage, ce n’était pas par manque de capacité, mais bien de volonté.

« L’entreprise disposait d’atouts à faire valoir pour s’assurer un avenir. Mais la famille n’a pas saisi sa chance. »

Le déclin de Van Hool s’explique par tout un cocktail de facteurs. D’abord, ce furent la crise sanitaire et les confinements successifs, qui ont durement touché les transports en commun et le secteur du tourisme, faisant chuter la demande en autobus et en autocars. Ensuite, les perturbations de la chaîne logistique au niveau international, puis l’explosion des prix de l’énergie et donc l’inflation, qui a provoqué une hausse des salaires en Belgique, finirent de saper la compétitivité de Van Hool face aux autres acteurs européens et aux nouveaux acteurs chinois.

On ne peut pas reprocher ces évolutions externes aux actionnaires familiaux ni au CEO familial de Van Hool. En revanche, on peut leur en vouloir de ne pas avoir agi à temps pour prémunir la société des répercussions financières en temps de crise. Et aussi d’avoir tardé à se lancer sur le marché des bus électriques. 

Pourtant, tout ceci ne devait pas nécessairement signifier la fin de Van Hool. La situation aurait pu se rétablir. L’entreprise disposait d’atouts à faire valoir pour s’assurer un avenir. Mais la famille n’a pas saisi sa chance. Il lui reste désormais quelques sous, certes. Et le souvenir nostalgique d’un glorieux passé industriel. D’une histoire qui ne s’est pas terminée en beauté, et qui aura laissé des centaines de familles dans la région de Lierre sur la paille.

« L’économie flamande survivra bien au drame de Van Hool. Il n’en demeure pas moins que le drame aurait pu être évité. »

Tout au plus, quelques bribes de l’héritage de Van Hool permettront de créer quelque activité et l’un ou l’autre emploi chez les candidats repreneurs VDL pour les autobus, et Schmitz-Cargobull pour les véhicules industriels, deux sociétés familiales également. Peut-être même sur le site de Koningshooikt. D’autres entreprises de la région ont désespérément besoin de main-d’œuvre supplémentaire, à telle enseigne que les salariés à qui les repreneurs n’auront pas de poste à proposer pourront vraisemblablement trouver un emploi ailleurs. L’économie flamande survivra bien au drame de Van Hool. Il n’en demeure pas moins que le drame aurait pu être évité.

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