La Flandre honore la plupart de ses engagements envers Bruxelles. En effet, la dénommée « Brusselnorm » (ou norme bruxelloise) est respectée dans quasi tous les domaines politiques. Voilà ce qui ressort d’une analyse des questions écrites que le député flamand élu à Bruxelles Karl Vanlouwe (N-VA) a posées aux ministres du gouvernement flamand.
La norme bruxelloise constitue un élément essentiel de la politique de la Communauté flamande à l’égard de la Région de Bruxelles-Capitale. Concrètement, la Flandre considère 30 % des Bruxellois comme son groupe cible, ce qui correspond à 5 % de la population flamande. Par conséquent, la norme bruxelloise prévoit l’allocation de 5 % du budget du gouvernement flamand pour Bruxelles. En 2014, ces chiffres ont été respectés dans presque tous les domaines politiques, celui de l’Intégration civique et de sociale en tête, avec 11 % des dépenses destinées à Bruxelles. « Ces chiffrent montrent que la ministre flamande de l’Intégration, Liesbeth Homans (N-VA), mise beaucoup sur ses compétences », explique Karl Vanlouwe, qui a réclamé ces chiffres aux ministres du gouvernement flamand. « En trois ans, 6,4 millions d’euros ont été affectés à l’Intégration civique et sociale, soit une augmentation d’un million d’euros. La Maison du néerlandais absorbe certes une large partie de ces fonds, mais ils sont également consacrés à d’autres postes de dépenses, notamment à des organismes d’accueil et d’intégration ainsi qu’à des services de traduction et d’interprétation. »
Vanlouwe plaide également en faveur d’une décentralisation de la Maison du néerlandais. « Cela lui permettrait de renforcer sa présence dans l’ensemble des communes, par exemple à travers les centres communautaires, comme c’est le cas à Jette et à Ixelles. Le public touché serait plus large et l’offre flamande à Bruxelles gagnerait en visibilité. »
À Bruxelles, le budget destiné à la Politique urbaine est presque entièrement accordé par la Commission communautaire flamande (VGC). Les derniers chiffres (9,3 %) indiquent qu’en la matière, la Flandre respecte amplement la norme bruxelloise. C’est également le cas de la Culture, de la Jeunesse et des Médias (9,18 %), un domaine politique qui englobe notamment les ressources affectées aux organismes culturels et aux médias flamands bruxellois. Pour ce qui est du sport, Bruxelles se voit accorder un peu plus de 1,5 million d’euros, soit 7,13 % du budget.
Pour l’Enseignement néerlandophone à Bruxelles, la Flandre a déboursé quelque 590 millions d’euros, soit 5,41 % du budget, ce qui représente une augmentation de 37 millions d’euros par rapport à 2012. « Ce montant couvre notamment les salaires, les moyens de fonctionnement, les investissements dans les bâtiments scolaires et les allocations d’études. On voit donc clairement que l’enseignement est l’un des éléments centraux de la politique », précise Vanlouwe.
Accélérer le processus de rattrapage
Le seul domaine politique à la traîne est celui de l’Aide sociale, de la Santé publique et de la Famille. On constate tout de même une hausse considérable des fonds qui y sont alloués : 3,04 % du budget. En quatre ans, ce dernier a en effet été augmenté de 58 millions d’euros pour atteindre près de 124 millions, soit une progression de 66 millions d’euros. « La politique bruxelloise du ministre flamand du Bien-être Jo Vandeurzen (CD&V) doit encore être améliorée. En 2011, seul 1,65 % du budget était alloué à Bruxelles. Cela fait des années que le poste de l’Aide sociale, de la Santé publique et de la Famille n’est pas aligné sur la norme bruxelloise », signale Vanlouwe. « J’appelle donc à une accélération et à une intensification du processus de rattrapage. Cela nous permettrait par exemple de garantir la qualité de l’assurance soins flamande et de renforcer l’assistance que nous fournissons aux Bruxellois flamands âgés placés dans des maisons de repos. »
La Flandre a donc bel et bien respecté la « Brusselnorm » en 2014 et, selon Vanlouwe, elle poursuivra sa lancée dans les années à venir. « Récemment, le gouvernement flamand investit de plus en plus dans Bruxelles et continuera de le faire au cours des prochaines années. La Flandre continuera à apporter son aide aux Bruxellois flamands », conclut-il.