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Football: est-ce normal que l’État dépense des millions en policiers pour sécuriser les matchs?
15·11·22

Football: est-ce normal que l’État dépense des millions en policiers pour sécuriser les matchs?

Kris Vanmarsenille est la rédactrice en chef du quotidien Gazet van Antwerpen.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

TOM GOYVAERTS (BELGA)

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Le football nous a une nouvelle fois montré son plus mauvais visage le week-end dernier. Pour la troisième fois en quelques semaines, des hooligans – cessons de grâce de les qualifier de supporters ! – se sont bagarrés et ont lancé pétards, fusées et balles de tennis sur le terrain, entraînant l’arrêt définitif d’une rencontre. À l’extérieur des stades également, il faut de plus en plus de policiers pour éviter des affrontements ou les endiguer.

Cela fait plus d’un an déjà que l’on observe une lente montée de la violence au sein et autour de nos stades de football. Chaque fois que des débordements ont lieu, les dirigeants de nos clubs et de la fédération clament leurs intentions d’en finir avec la violence et promettent des mesures fortes, mais le même scénario se reproduit quelques semaines plus tard.

Combien de temps allons-nous encore devoir supporter de telles scènes ? Tout paraît possible en football. Bien entendu, cela reste un jeu magnifique : la virtuosité des stars, le génie tactique des entraîneurs, la lecture du jeu des joueurs, les filets qui tremblent, la magie d’un stade comble… : football rime avec passion, émotion et frissons, mais ce jeu que nous adorons justifie-t-il qu’autant de principes soient bafoués ?

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Au moindre pas de travers, politiciens, chefs d’entreprise et autres BV (note du traducteur : pour « bekende Vlamingen », expression désignant les personnalités connues en Flandre) sont accusés de s’en mettre plein les poches, mais cette critique est rarement formulée à l’adresse des stars du ballon rond alors qu’elles gagnent plus en un mois que vous et moi en dix ans.

Nous nous offusquons à juste titre que des multinationales ne paient (pour ainsi dire) aucun impôt, mais le régime fiscal avantageux dont bénéficient nos clubs de football n’a été amendé qu’à la marge, après de longues discussions. Nous poussons des cris d’orfraie parce que l’État n’en fait pas suffisamment pour alléger notre facture d’énergie, mais ne nous insurgeons guère contre les millions d’euros d’argent public qui sont dépensés chaque année en déploiements policiers afin d’assurer la sécurité lors des matchs.

« Le football paraît échapper à toute logique économique, fiscale ou éthique. »

Qui plus est, nous avons pleinement assimilé l’idée de la commercialisation totale du football. Cela fait longtemps que l’on ne parle plus du championnat ou de la coupe de Belgique, mais de la Jupiler Pro League et de la Croky Cup. Et nous organisons une coupe du monde au Qatar, un pays qui avait beaucoup d’argent pour accueillir un tel événement mais qui se soucie des droits de l’homme comme d’une guigne et qui a fait construire ses stades par des esclaves modernes.

Le football paraît échapper à toute logique économique, fiscale ou éthique. Lorin Parys a expliqué hier comment il compte s’y prendre pour éradiquer la violence dans le football. Nous ne pouvons qu’espérer que son plan sera ambitieux et efficace et que tous les clubs joueront le jeu. Et que supporters et joueurs protesteront au cours des prochaines semaines contre l’attribution de la coupe du monde 2022 à un pays comme le Qatar. Il est temps que les véritables amateurs de football s’expriment contre la violence et l’appât du gain sans scrupules.

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