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Le plan climat flamand : un ensemble de promesses non tenues
11·12·19

Le plan climat flamand : un ensemble de promesses non tenues

Temps de lecture : 2 minutes
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Lundi, la ministre flamande de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) a détaillé le plan climat qu’elle entend présenter à la COP25 de Madrid. Elle l’a présenté comme un plan « ambitieux, réalisable et finançable ». Commençons par le mot « ambitieux », qui constitue une insulte à la vérité. En effet, le plan manque cruellement d’ambition. Pour s’en convaincre, il suffit de lire l’accord de gouvernement flamand établi par l’équipe même de la ministre. Le gouvernement s’y engage à « mettre tout en œuvre pour réaliser effectivement les objectifs convenus ». Pourtant, le plan climat n’est pas à la hauteur car les mesures ne suffiront pas à réduire de 35 pour cent les émissions de gaz à effet de serre.

Manque d’ambition flagrant

Ce qui caractérise le plan climat de Mme Demir n’est pas l’ambition, mais justement son manque d’ambition flagrant. Prenons par exemple la diminution de la vitesse sur le ring de Bruxelles. Si le gouvernement avait réellement fait preuve d’ambition, il aurait réduit la vitesse sur toutes les autoroutes flamandes, comme l’ont fait les Pays-Bas. Mais pour le ministre-président flamand, Jan Jambon (N-VA), cette mesure aurait été « trop drastique ». Si cette mesure, qui ne coûterait pourtant rien d’autre au citoyen flamand que quelques minutes de trajet, est « trop drastique », autant dire que la barre a été placée vraiment très bas.

La Flandre a peur de pédaler trop vite

Pour Zuhal Demir, le plan est également « réalisable ». En effet, il l’est probablement. Mais il n’y a pas de quoi se vanter : ce n’est pas le réalisme qui doit motiver un plan climat, mais bien la volonté de changer les choses pour de bon. L’accord de gouvernement flamand engage la Flandre à jouer dans la même division que les Pays-Bas et les pays scandinaves. À la vue du plan climat, il est permis de douter de la bonne volonté du gouvernement en la matière. En effet, alors que la Scandinavie a des kilomètres d’avance et que les Pays-Bas tentent ardemment de rattraper le peloton de tête, la Flandre a peur de pédaler trop vite.

La Flandre sous-traite ses obligations à des citoyens et à des entreprises évoluant ailleurs en Europe

Le plan est-il aussi finançable que le prétend Mme Demir ? Tout dépend du point de vue. Une des solutions préconisées par le gouvernement flamand pour atteindre ses objectifs, c’est d’adopter un mécanisme de flexibilité. Ce mécanisme consiste à acheter des droits d’émission de gaz à effet de serre à d’autres régions qui, elles, ont pris des mesures drastiques. En d’autres termes, la Flandre sous-traite ses obligations à des citoyens et à des entreprises évoluant ailleurs en Europe, tout en refilant l’addition aux prochains gouvernements. Et s’il faut acheter ailleurs et en dernière minute les réductions d’émissions que nous n’aurons pas été capables de réaliser nous-mêmes, ce ne sera certainement pas gratuit.

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