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L’aide aux soins pour handicapés en Flandre s’apparente à de l’aumône
23·06·23

L’aide aux soins pour handicapés en Flandre s’apparente à de l’aumône

Inge Ghijs est responsable de la rédaction Belgique du quotidien De Standaard.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo de Eric Ward sur Unsplash

Auteur⸱e
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

La ministre flamande du Bien-être, était aux prises avec un dilemme. Que faire ? Distribuer peu d’argent au plus grand nombre possible de personnes handicapées ? Ou accorder à un petit groupe les moyens nécessaires pour vivre dans la dignité — sachant que cela reviendrait à laisser beaucoup de monde végéter plus longtemps sur une liste d’attente ? Hilde Crevits (CD&V) a finalement opté pour la première solution. Résultat : des personnes qui, depuis des années, espéraient bénéficier d’un budget « soins » reçoivent désormais une somme dérisoire, qu’elles ressentent comme une aumône.

Tout avait pourtant commencé sur du positif, en 2017 : les fonds jusque-là versés aux institutions où séjournent généralement les personnes handicapées allaient être directement distribués aux bénéficiaires. Sauf que dès le premier jour, les choses sont allées de travers. Un grand nombre de personnes ont dû soudain se satisfaire d’un budget nettement réduit, et perdaient en indépendance au lieu de gagner de l’autonomie. Celles dont le dossier était le plus solide se sont tournés vers la justice il y a déjà plusieurs années.

D’emblée, il est apparu clairement que le budget disponible ne suffirait jamais à couvrir les besoins. Le gouvernement flamand a donc resserré les règles et s’est montré plus économe. Mercredi, devant le Parlement flamand, Hilde Crevits a souligné que sa réforme menait à davantage d’égalité. Ça fait une belle jambe aux personnes qui, faute d’accompagnateur, doivent attendre tout l’après-midi avant de pouvoir aller aux toilettes. Ça ne rend pas à Julienne Van den Eynde l’emploi qu’elle a dû abandonner pour s’occuper de son fils. Et ça n’arrange pas du tout Anke qui, rêvant de vivre enfin en autonomie dans un logement plus petit, se voit aujourd’hui contrainte de rester dans une grande maison de soins. Et sans la moindre perspective de changement.

Un jeune de 16 ans porteur d’un handicap sévère aboutit en cellule, plus jamais ça!

Bien sûr, et Hilde Crevits a raison de le souligner : ce budget a fortement augmenté ces dernières années. Mais pas assez. Il doit augmenter bien plus vite si nous voulons atteindre un niveau compatible avec ce que notre société moderne considère comme une vie décente.

Les autorités flamandes sont conscientes qu’il faut plus d’inclusivité pour les personnes handicapées. Elles sont également conscientes que dans une crèche, il ne faut pas dépasser six enfants par accompagnateur. Ou que les jeunes souffrant de problèmes de santé mentale doivent pouvoir bénéficier d’une aide rapide, plutôt que de passer un an sur une liste d’attente — comme l’expliquait Juliette, 12 ans, lors de l’émission Terzake, mercredi.

Les ressources du gouvernement flamand ne sont évidemment pas illimitées. Mais l’aide aux personnes, et en particulier aux personnes vulnérables, ne doit-elle pas figurer au premier rang des priorités ?

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