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Ebriété meurtrière au volant : à quand le permis à points ?
28·02·24

Ebriété meurtrière au volant : à quand le permis à points ?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Copyright : BELGA – NICHOLAS DE COCKER

Bart Brinckman
Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

On ne meurt pas sur la route, on y est tué. Ce trait d’esprit, emprunté au juge de police Peter D’Hondt s’applique très bien aux deux cyclotouristes décédés au port de Gand après avoir été percutés par un chauffard complètement saoul, qui roulait beaucoup trop vite et qui avait perdu le contrôle de son véhicule. Le permis du chauffeur avait déjà été retiré il y a dix ans après plusieurs condamnations pour conduite en état d’ivresse. « Cela pourrait arriver à tout le monde », a déclaré son avocat, non sans talent pour les formules malheureuses.

Les remèdes miracles n’existent que dans les contes de fées. Et la société n’a pas besoin d’une énième loi votée sous le coup de l’émotion. Ceci ne nous dispense toutefois pas de réfléchir : l’éventuelle introduction d’une politique de tolérance zéro (en réalité : de 0,2 pour mille) ouvre la voie à une discussion intéressante. En effet, cette limite a le mérite de la clarté. Aujourd’hui, la règle est interprétée comme suit : on a le droit de boire, mais avec modération. En d’autres termes, on joue avec les limites. On parie. « Un verre, ça va » ? Au moins, avec la tolérance zéro, on élimine tout lien entre la conduite et la boisson.

Les opposants à la tolérance zéro allèguent que celle-ci mettrait sur un même pied le contrevenant occasionnel et les profils beaucoup plus dangereux. Il n’en demeure pas moins que les récidivistes ont commencé par être occasionnels avant de sombrer dans l’addiction, négligeant entretemps qu’il n’est pas question de conduire quand on a bu. La voiture, combinée à l’alcool, est une arme potentiellement meurtrière. Se pose alors la question de savoir pourquoi l’entourage de l’homme en question n’est jamais intervenu, ou pourquoi ses frères de comptoir n’ont pas confisqué ses clés.

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Peut-être que ces personnes n’ont pas seulement besoin d’une condamnation, mais aussi d’un accompagnement, qui leur ferait comprendre petit à petit qu’ils souffrent d’une addiction. Dans les cas les plus extrêmes, il faut incarcérer les chauffeurs ivres, et les écarter de la société. Nous avons tendance à oublier qu’en enfreignant le Code de la route, nous devenons de facto des délinquants.

Ces dernières décennies, nous avons assisté à une inversion de paradigme. Chez les jeunes notamment, on a compris qu’entre boire et conduire, il faut choisir. Cependant, en matière de sécurité routière, il y a encore un long chemin à parcourir. Quelle tristesse de constater qu’après 35 ans, nous n’avons toujours pas réussi à mettre en place un permis à points. Aujourd’hui, les petites infractions (y compris les cas d’ébriété légère) se règlent par des arrangements à l’amiable et sont socialement acceptées. Pourtant, les experts sont formels : un système à points engendrerait un changement de comportement positif de la part des conducteurs dès lors qu’ils se retrouveraient à quelques points du retrait de permis.

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