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Coronavirus: La Flandre est à la traîne dans la campagne de vaccination
06·01·21

Coronavirus: La Flandre est à la traîne dans la campagne de vaccination

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Photo by Dimitri Houtteman on Unsplash

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

La Belgique francophone a démarré sa campagne de vaccination à une cadence nettement plus élevée que la Flandre. La Wallonie entend bien atteindre les 11 500 injections cette semaine, Bruxelles les 4 000, tandis que la Flandre table sur « à peine » 6 610 résidents de maisons de repos. « Nous ne pouvons pas aller trop vite en besogne. »

La moitié des vaccins disponibles reste non utilisée.

Alors que partout en Europe, la pression s’accentue pour accélérer les campagnes de vaccination, la Belgique persiste à démarrer petit à petit. En cette première semaine de vaccination, 22 110 personnes tout au plus se feront vacciner. Vu qu’une deuxième dose s’avère nécessaire pour l’instant, celle-ci est réservée immédiatement, ce qui fait monter la mobilisation des vaccins par notre pays à 45 000 doses pour cette première semaine.

En d’autres termes, la moitié des vaccins disponibles reste non utilisée. Pourtant, le premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) avait l’intention de vacciner « au rythme de la production ». Comment justifier, dès lors, cette marge énorme à l’heure où une variante du virus, plus contagieuse, attaque le Royaume-Uni et que nos voisins doivent faire face à de plus mauvais chiffres que les nôtres ?

Une fois que tout sera bien coordonné, nous pourrons accélérer.

Pierre Van Damme, vaccinologue de l’université d’Anvers, comprend que les gens s’interrogent. « Mais nous ne pouvons pas aller trop vite en besogne. Il faut assurer une bonne coordination entre les hôpitaux – qui distribuent les vaccins – et les maisons de repos. Une fois que tout sera bien coordonné, nous pourrons accélérer. Nous assisterons à une sérieuse accélération au cours des troisième et quatrième semaines, ce qui nous permettra d’administrer au moins la première dose aux 150 000 résidents de nos maisons de repos. D’ici là, Pfizer aura livré environ 350 000 doses, ce qui correspond à peu près à la quantité nécessaire à notre méthode en deux doses. »

Bruxelles et la Wallonie vaccinent aussi le personnel des maisons de repos.

L’approche flamande est plus prudente que la francophone. L’agence flamande des soins de santé n’a pas d’explication à ce propos : « Peut-être que la Wallonie recourt à davantage d’hôpitaux ? » tente le porte-parole de l’agence, Joris Moonens. Autre explication possible : Bruxelles et la Wallonie vaccinent aussi le personnel des maisons de repos. « Nous ne vaccinons que les résidents. Nous aurons suffisamment de doses pour vacciner tous les résidents d’ici fin janvier, mais pas pour eux et pour le personnel. »

Par contre, si la variante britannique provoque une troisième vague chez nous, il faudra peut-être changer notre fusil d’épaule, selon Pierre Van Damme. Dans ce cas-là, faudra-t-il redéfinir nos priorités et vacciner d’abord le personnel des hôpitaux, ou bien postposer la deuxième dose ? Le vaccinologue refuse de se prononcer sur cette question : « Tant que la science ne démontre pas qu’une seule dose suffit, nous continuerons d’adopter notre approche à deux doses. »

En attendant Moderna

Les pays voisins cèdent à la pression et accélèrent les campagnes de vaccination. Les Pays-Bas se sont précipités d’avancer la date de départ de leur campagne. L’Allemagne examine la possibilité de postposer la deuxième dose. Quant à la France, elle met toutes voiles dehors pour tenter d’inverser la perception négative de l’opinion publique, qui a appris qu’à peine une centaine de personnes s’étaient fait vacciner avant la nouvelle année.

L’Allemagne est le pays qui craint le plus un manque de vaccins au niveau européen. Mais l’approbation imminente du deuxième vaccin, celui de la société américaine Moderna, suscite davantage d’optimisme chez Pierre Van Damme. D’ici la fin du mois de janvier, cette entreprise fournira également des vaccins chez nous. Toutefois, si notre pays a commandé 2 millions de vaccins, l’AFMPS (l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé) ignore combien seront livrés chaque semaine. « Mais ce qui est sûr, c’est que nous pourrons alors aussi vacciner le personnel des maisons de repos et même, fin février, le personnel des hôpitaux. Ce serait une belle chose. »

Anton Goegebeur et Matthias Vanderaspoilden

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