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« Aidez-nous, sinon, nous allons boire la tasse ! », le cri des villes flamandes
29·09·22

« Aidez-nous, sinon, nous allons boire la tasse ! », le cri des villes flamandes

Note du traducteur : En Flandre, on appelle centrumstad une ville densément peuplée par rapport à son environnement, un centre d’attraction sur le plan de l’emploi, des soins, de l’enseignement, de la culture et du divertissement ; dans cet article, nous traduirons centrumstad par ville-centre.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo by Tim Mossholder on Unsplash

Auteur
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

En s’unissant pour réclamer une rallonge budgétaire au gouvernement flamand, les treize villes-centres flamandes font encore peser une pression supplémentaire sur les épaules du ministre-président Jan Jambon. « Aidez-nous, sinon, nous allons boire la tasse ! »

Mardi matin, les représentants des treize villes-centres flamandes se réunissaient au ‘t Schoon Verdiep, l’étage noble de l’hôtel de ville d’Anvers. Le point le plus important à l’ordre du jour concernait la situation financière préoccupante de ces communes. Pour la première fois, les treize bourgmestres, au rang desquels Bart De Wever (Anvers, N-VA), Mathias De Clercq (Gand, Open VLD), Mohamed Ridouani (Louvain, Vooruit) et Dirk De Fauw (Bruges, CD&V) ont collectivement exprimé leur frustration à propos des négociations relatives au budget de la Région flamande. En un mot, ils exigent des fonds supplémentaires pour combler les déficits engendrés par la crise énergétique.

« Les villes s’appauvrissent à un rythme accéléré »

Comme l’explique le bourgmestre de Gand, Mathias De Clercq, « tous les bourgmestres partagent la même analyse au-delà de tous les clivages politiques. Rien que ça, c’est un fait unique, historique. C’est que la situation est particulièrement grave ». Son collègue Wim Dries (CD&V), à la fois bourgmestre de Genk et président de l’Association des villes et communes flamandes, souligne l’unanimité du message formulé par les bourgmestres. « Si la Région ne nous accorde aucune aide financière, nous allons boire la tasse. Actuellement les villes s’appauvrissent à un rythme accéléré. »

Et un dossier casse-tête de plus, un !

Pour le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA), tout cela représente un casse-tête qui s’ajoute à bien d’autres, et notamment la crise provoquée lundi par le CD&V, au sein de son gouvernement, sur la question des allocations familiales. Au même titre que le CD&V, qui réclame l’indexation intégrale de ces allocations, les villes-centres demandent une augmentation, à hauteur du taux d’inflation, de l’enveloppe destinée au Gemeentefonds (NdT : Fonds de financement destiné à assurer aux communes une surface financière suffisante pour offrir au citoyen un service de qualité).

Pour donner une idée : le budget de ce Gemeentefonds s’élève cette année à près de 3 milliards d’euros, répartis (entre autres critères) selon les chiffres de population. Ainsi, ce fonds verse environ 783 millions d’euros à Anvers, 391 millions à Gand, 88 millions à Bruges et 68 millions à Louvain. Ces sommes sont annuellement indexées de 3,5 %, mais pour les bourgmestres, cela ne suffit plus.

Crise au gouvernement flamand: « Nos dirigeants sont des incapables »

Malgré plusieurs programmes locaux d’économies, les centrumsteden craignent de devoir reporter une fois de plus certains investissements. « En 2023, la charge salariale annuelle assumée par les administrations locales dépassera de 920 millions d’euros celle de 2021 », commente Wim Dries. « À cela s’ajouteront encore 230 millions supplémentaires pour le personnel des zones de police et de secours. Si nous devons mettre sur pied de nouveaux programmes d’économies pour comprimer nos frais de fonctionnement, c’est le service au citoyen et aux entreprises qui sera compromis. »

Il semblerait que dans sa dernière proposition, Jan Jambon ait déjà ajouté une rallonge non négligeable, à savoir une injection de 100 millions d’euros supplémentaires dans le Gemeentefonds pour chacune des trois prochaines années, en plus de l’indexation de 3,5 %. Mais pour les bourgmestres, dans un contexte d’inflation à 16 %, c’est loin d’être suffisant. « Il nous faut des moyens supplémentaires bien au-delà des chiffres qui sont actuellement sur la table. C’est trop peu. Et les bourgmestres sont unanimes sur ce point », affirme Mathias De Clercq.

Le soutien de Bart De Wever

Tous les partis qui composent la coalition N-VA, CD&V et Open VLD au pouvoir en Flandre comptent des bourgmestres dans les centrumsteden. Le plus puissant d’entre eux, Bart De Wever, bourgmestre d’Anvers et président de la N-VA, se contente de laisser entendre que « la situation est extrêmement préoccupante ». Il a été impossible de le joindre pour un commentaire.

Les autres centrumsteden soulignent d’ailleurs qu’en interne, Bart De Wever tente de faire avancer les choses chez Jan Jambon. C’est d’autant plus intéressant qu’en sa qualité de président de parti, Bart De Wever a déjà souligné à plusieurs reprises l’absence pratiquement totale de marge budgétaire.

Mandats et rémunérations : les villes flamandes sont-elles transparentes ?

Mathias De Clercq, lui aussi, met ouvertement la pression sur son collègue de parti Bart Somers (Open VLD), le ministre flamand des Affaires intérieures. « Mais en réalité, souligne-t-il, cette question relève de la compétence du gouvernement flamand tout entier, qui doit absolument aller dans le sens des villes et des communes, autrement dit, des citoyens et des entreprises. »

Au gouvernement fédéral aussi, les bourgmestres réclament une aide financière, notamment pour couvrir l’augmentation des charges de retraite.

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