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« Ivre » au Parlement flamand, Ben Weyts peut-il encore devenir ministre-président ?
17·01·23

« Ivre » au Parlement flamand, Ben Weyts peut-il encore devenir ministre-président ?

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

DIRK WAEM (BELGA)

Encensement du gouvernement flamand, dénigrement de la Vivaldi, un pays qui court à sa perte : voilà pour la substance du discours — très peu surprenant — prononcé par Bart De Wever à l’occasion de la nouvelle année. La bataille qui se livre en coulisse entre les prétendants au trône présente, elle, davantage d’intérêt. « Après s’être présenté au Parlement flamand en état d’ébriété, Ben Weyts peut faire une croix sur le poste de ministre-président. »

Pile une heure : c’est le temps qu’ont eu les militants du parti, samedi soir, pour se faire immortaliser aux côtés des membres N-VA du gouvernement flamand réunis au grand complet. Les personnes présentes à la réception du Nouvel An organisée dans le Nekkerhal, à Malines, n’avaient d’yeux que pour la ministre flamande de l’Environnement, Zuhal Demir. Son collègue Ben Weyts, pour sa part, avait l’air plutôt penaud lors de la séance photo.

Ce jour-là, le ministre de l’Enseignement était tombé, dès le matin, sur un article, paru dans nos colonnes, dans lequel différents députés indiquaient avoir assisté à un débat, au Parlement flamand, au cours duquel il semblait ivre. Ce qui lui a valu d’être la cible de quolibets, dans son dos, tout au long de la soirée. « Évite de passer la bouteille de champagne à Ben », a ainsi lancé un ponte du parti à un militant.

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On considère largement, au sein du parti, que Ben Weyts a commis un faux pas. Seul le principal intéressé nie catégoriquement s’être trouvé en état d’ébriété. Mais les détails en disent long : dès qu’ils ont appris que le ministre avait réagi confusément aux questions de l’opposition lors de la séance plénière du 14 décembre, différents collaborateurs de la N-VA se sont mis à échanger des messages dans le but de limiter les dégâts. Le ministre Matthias Diependaele est ainsi subtilement retourné sur les bancs du gouvernement, tandis que des députés, comme Koen Daniëls, ont répondu à l’opposition à la place de Ben Weyts. Sans compter que le grand manitou, le président Bart De Wever, s’est lui-même rendu au Parlement flamand, ce soir-là, pour participer au vote. « De Wever était en rogne », souffle une source proche du dossier.

« Interrogé sur les figures pressenties au poste de ministre-président, Bart De Wever n’a pas cité le nom de Ben Weyts. »

Selon différentes sources, cette soirée sera lourde de conséquences pour Ben Weyts, signant possiblement la fin de sa carrière. « Quelques jours après l’incident, Bart De Wever a donné un entretien à De Tijd. Interrogé sur les figures pressenties au poste de ministre-président, il n’a pas cité le nom de Ben Weyts. Au bureau du parti, on craignait que cet épisode ne s’ébruite bien plus vite. De Wever a joué la carte de la sécurité », explique une source proche du dossier. « Après s’être présenté en état d’ébriété, Ben Weyts peut faire une croix sur le poste de ministre-président », glisse un autre initié sur un ton péremptoire.

Et dire que le très ambitieux Ben Weyts attendait son heure — d’autant plus qu’il avait été établi, assez vite après le début de la législature, que Jan Jambon ne ferait qu’un seul mandat. Weyts voyait d’ailleurs d’un mauvais œil l’ascension fulgurante de Zuhal Demir, au point que les deux ministres se soient violemment affrontés lors de la révélation d’une affaire de viol au sein de la KU Leuven : la première a tiré à boulets rouges sur l’université, tandis que le second a pris la défense de cette institution.

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La plus haute marche du podium

Bart De Wever a créé la surprise, dans De Tijd, en mettant en avant un autre candidat au poste de ministre-président : le ministre du Budget et du Logement, Matthias Diependaele. « Nombreux sont ceux qui pensent donc que la partie se joue désormais entre Diependaele et Demir », résume une source au sein du gouvernement flamand. « Mais Diependaele se contentera aussi d’un simple ministère. »

En ce qui concerne Zuhal Demir, les choses sont différentes. Bien qu’elle s’en défende, ses fidèles savent pertinemment que si Bart De Wever propose de la nommer ministre-présidente, il est impensable qu’elle refuse. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a vanté, dans son discours du Nouvel An, les « accords qu’elle a conclus grâce auxquels il fait mieux vivre en Flandre. »

Également très appréciée des militants, Zuhal Demir peut désormais tranquillement se préparer à grimper sur la plus haute marche du podium, que ce soit comme ministre-présidente ou comme successeure de Bart De Wever à la présidence du parti.

S’agissant de ce dernier poste, deux autres noms sont également sur toutes les lèvres. Car Demir n’est pas la plus populaire des membres de la N-VA. L’assistance a en effet tressailli d’allégresse lors de l’éloge, par Bart De Wever, de la politique migratoire menée par Theo Francken sous le gouvernement précédent. Ce dernier se prépare également à jouer un rôle de premier plan pendant et surtout après les élections de 2024. Idem pour Sander Loones, député fédéral de Flandre-Occidentale, que Bart De Wever a fait monter sur scène pour le féliciter d’avoir « tapé sur le budget fédéral ».

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