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Espionnage chinois : Dewinter et le VB ont des comptes à rendre
27·03·24

Espionnage chinois : Dewinter et le VB ont des comptes à rendre

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

BELGA PHOTO DAVID PINTENS

Auteur
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Filipe Dewinter, ami de la Chine, a beau s’embourber de plus en plus, il semble toujours s’en sortir indemne.

Le Vlaams Belang continue de soutenir son ténor anversois, en dépit des nouvelles révélations de l’hebdomadaire Humo et du site Apache à son sujet. Les deux médias ont pu mettre la main sur des notes de frais de Dewinter dans le cadre de ses relations avec la Chine, et sur un document qui indique que le désormais célèbre Changchun Shao pouvait le payer « selon ses désirs » pour un séminaire et une mission de lobbying. Dewinter a alors touché 3 000 euros, qui ne constituent pas des frais à proprement parler, mais bien une indemnisation pour des services rendus.

Plus tard, il s’est avéré que Changchun Shao était un espion chinois qui tentait de développer un réseau. Il a été expulsé du pays parce que ses papiers n’étaient pas conformes, malgré le lobbying de Dewinter pour le garder en Belgique. On pourrait se dire qu’un politicien flamand de premier plan qui se fait payer directement par un espion du régime chinois, c’est un cas de flagrant délit d’antipatriotisme.

En 2016, Dewinter a rencontré plusieurs responsables chinois haut placés. Après l’affaire d’espionnage qui a touché Frank Creyelman, éjecté du parti sur-le-champ, le président Tom Van Grieken a affirmé haut et fort : « Le régime dictatorial de Pékin veut nous diviser, et ne constitue en rien un allié de la Flandre. » Une préoccupation qui n’a plus lieu d’être, visiblement. Dewinter même déclare que ces 3 000 euros représentent « un ensemble de frais pris dans leur globalité ».

Quant aux repas et aux voyages qu’il a réglés, c’était sans doute du tourisme, une marque d’intérêt culturel pour le pays, ou alors une manière, simplement, de « réunir des gens » (comme lorsqu’il a organisé une rencontre à Brasschaat entre l’ambassadeur de Syrie et Changchun Shao). Le motif n’était pas politique d’après Dewinter, même s’il avait signé ses notes en qualité de senior political advisor sur un papier à en-tête du Parlement. Sa défense n’a rien de crédible, mais sa position n’est pas menacée pour l’instant, probablement grâce à l’assurance que procurent à son parti les sondages mirifiques qui ne cessent de s’enchaîner.

Reste en suspens une question : qu’est-ce qui anime Dewinter dans cette relation avec la Chine ? Qu’il se reconnaisse dans le régime d’extrême droite machiste, autoritaire, islamophobe, antiwokiste, anti-LGBTQIA+ de Poutine, nous le comprenons. Mais la culture politique de la Chine, bien qu’en accord avec certaines de ces caractéristiques, se trouve assez éloignée de celle du Vlaams Belang. Était-ce une manière de se flatter l’ego ? De satisfaire des désirs de réseautage international ? De jouer un rôle malgré le cordon sanitaire ? Ou bien est-il à ce point obsédé par l’islam que pour lui, la fin justifie les moyens ? Le numéro un anversois du plus grand parti du pays a des comptes à rendre. Son parti aussi.

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