DaarDaar

Le meilleur de la presse
flamande en français

Dring Dring #5 : Quel sera l’impact de la fin du vote obligatoire en Flandre?
03·06·24

Dring Dring #5 : Quel sera l’impact de la fin du vote obligatoire en Flandre?

DaarDaar et les plats pays reviennent avec une troisième saison de Dring Dring, le podcast qui vous fait découvrir la Flandre à vélo. Cette nouvelle édition est consacrée aux élections.

Les élections de 2024 s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays. Le cordon sanitaire va-t-il résister ? Quelles sont les priorités des partis flamands ? Quels sont les enjeux qui animent les citoyens au nord du pays ? À travers leur périple de 300 kilomètres à vélo, Aubry et Jef tentent de trouver réponse à ces questions qui font débat en Flandre.

►►► Réécoutez tous les épisodes :

Dring Dring #1 : Le cordon sanitaire en Flandre résistera-t-il encore après les élections ?

Dring Dring #2 : Un vote nationaliste = un vote pour une Flandre indépendante?

Dring Dring #3 : Les Flamands croient-ils aux slogans des politiques ?

Dring Dring #4 : Quelles sont les priorités des Flamands à la veille des élections?

Dring Dring #5 : Quel sera l’impact de la fin du vote obligatoire en Flandre?

Temps de lecture : 3 minutes
Aubry Touriel
Auteur

Les Flamands ne seront plus obligés d’aller voter pour les élections communales et provinciales en octobre. En parallèle, les jeunes entre 16 et 18 ans vont devoir quant à eux aller voter pour les élections européennes en juin. Les citoyens du nord du pays sont-ils au courant de ces changements fondamentaux du fonctionnement de la démocratie ? Qu’est-ce qu’ils en pensent ? Quel impact cela aura-t-il sur les résultats électoraux ?

Pour répondre à ces questions, le journaliste Aubry Touriel et le photographe Jef Van den Bossche vont sillonner la Flandre occidentale pour ce cinquième et dernier épisode de la troisième saison du podcast Dring Dring consacrée aux élections.

« Vlaams Belang, Vlaams Belang… il ferait mieux de créer un Belgisch Belang ! »

Dans le parc en face de la gare de Courtrai, Jean-Claude, 79 ans, artiste, promène son chien. Malgré son désintérêt pour la politique, il compte bien se rendre aux urnes en juin. « Je ne m’intéresse pas à la politique, mais cette année, je vais voter. C’est important d’aller exprimer sa voix. »

Jean-Claude critique également le système politique actuel : « Il y a trop de ministres, de députés et de parlements. » Même s’il adopte un discours très proche du Vlaams Belang en matière d’immigration, Jean-Claude ne veut pas d’une Flandre indépendante : « Retournons à une Belgique unie. Nous sommes déjà un si petit pays… Vlaams Belang, Vlaams Belang… il ferait mieux de créer un Belgisch Belang ! »

À Roulers, Diante, 16 ans, profite du soleil avec son amie dans un parc. Cette année, elle va devoir voter pour la première fois aux élections européennes.

Au départ, le gouvernement fédéral souhaitait rendre le vote facultatif pour les européennes, mais la Cour constitutionnelle a rendu un avis en mars : les jeunes sont obligés aussi d’aller voter, comme les adultes, pas de discrimination.

« Les jeunes devraient être mieux informés. »

Visiblement, peu de jeunes Flamands semblent savoir qu’ils doivent aller se rendre aux urnes pour les élections européennes. Comme les autres trois étudiants interviewés lors de cet épisode, Diante croyait qu’elle n’était pas obligée de voter : « C’est bien qu’ils nous donnent le choix.  On a le choix, non ?… Ce serait utile que l’école nous informe plus. Les jeunes ne se préoccupent pas beaucoup de la politique. »

Impact imprévisible

Le gouvernement flamand a décidé sous cette législature de supprimer l’obligation de vote pour les élections communales et provinciales. Cette initiative vient des libéraux flamands et de la N-VA et a obtenu le soutien du CD&V. Pour les élections fédérales, le vote reste obligatoire en théorie. Dans la pratique, en 2019, les abstentionnistes étaient le premier « parti » du pays, représentant 17 % des électeurs.

La KULeuven a sorti une étude qui analyse le comportement des électeurs en 2019 : ils leur ont posé la question : « si le vote pour le Parlement n’était plus obligatoire en Belgique, iriez-vous voter toujours, la plupart du temps, parfois ou jamais ? »

Dave Sinardet / (c) Jef Van den Bossche

Résultat : la moitié des Flamands participerait toujours aux élections, tandis que plus d’un électeur sur cinq renoncerait définitivement à son droit de vote. Et les différences entre partis sont frappantes : les électeurs de Groen seraient ceux qui continueraient le plus à aller voter : 74 %. A l’inverse, un tiers des électeurs du Vlaams Belang n’iraient plus jamais voter si l’obligation de vote était supprimée.

Seulement, cette étude est basée sur un questionnaire fédéral, et non communal. Il est donc difficile de prédire l’impact réel de la suppression de l’obligation de vote pour les élections locales, conclut Dave Sinardet: « Des études internationales montrent que les gens qui ne vont pas voter quand il n’y a pas d’obligation, sont généralement moins éduqués, ont un revenu moins élevé. Dans les grandes villes, moins de citoyens d’origine immigrée iraient voter. Mais cela reste assez imprévisible. »


►►► Écoutez le cinquième et dernier épisode de cette saison spéciale élections de Dring Dring, le podcast de DaarDaar qui vous fait découvrir la Flandre à vélo :

Projet soutenu par le Fonds pour le journalisme et la Fédération Wallonie-Bruxelles et coproduit par les plats pays.


Vous avez raté les autres épisodes de Dring Dring ? Réécoutez-les ici :

Partager :
© DaarDaar ASBL 2021 - Mentions légales - Vie Privée

Gratuit pour les employés de la Commission Paritaire 200 grâce à notre collaboration avec Cefora!

 Vous constatez un manque de cohésion entre collègues néerlandophones et francophones dans votre entreprise? 

Workshop, teambuilding... Inscrivez-vous aux nouvelles formations bilingues de DaarDaar! 

Si vous versez minimum 40€ en un an, vos dons seront déductibles fiscalement à hauteur de 45%.

Vous avez aimé cet article ? Alors soutenez-nous en devenant Amis de DaarDaar ! 

 

Nous voulons rester accessibles à tout le monde. Mais les traductions de qualité, ça a un coût.