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Dring Dring #1 : Le cordon sanitaire en Flandre résistera-t-il encore après les élections ?
06·05·24

Dring Dring #1 : Le cordon sanitaire en Flandre résistera-t-il encore après les élections ?

DaarDaar et les plats pays reviennent avec une troisième saison de Dring Dring, le podcast qui vous fait découvrir la Flandre à vélo. Cette nouvelle édition est consacrée aux élections.

Les élections de 2024 s’annoncent cruciales pour l’avenir du pays. Le cordon sanitaire va-t-il résister ? Quelles sont les priorités des partis flamands ? Quels sont les enjeux qui animent les citoyens au nord du pays ? À travers leur périple de 300 kilomètres à vélo, Aubry et Jef tentent de trouver réponse à ces questions qui font débat en Flandre.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Jef Van den Bossche

Aubry Touriel
Auteur

Le Vlaams Belang ne cesse de grimper dans les sondages. Si on y additionne les intentions de votes pour la N-VA, les partis nationalistes se rapprocheraient d’une majorité en Flandre. Les citoyens flamands sont-ils pour ou contre le cordon sanitaire ? Va-t-il résister après les prochaines élections ? Pour répondre à ces questions, le journaliste Aubry Touriel et le photographe Jef Van den Bossche démarrent leur voyage à Landen, à quelques kilomètres de la frontière linguistique.

Les citoyens belges se préparent pour un moment crucial : les élections de 2024. Au cœur des débats, une question brûlante : le cordon sanitaire va-t-il céder face à la montée du Vlaams Belang en Flandre ou tiendra-t-il encore bon ? C’est la question du premier épisode de la troisième saison de Dring Dring, le podcast de DaarDaar.

Au fil des rencontres dans la province du Limbourg, un tableau contrasté se dessine. Certaines citoyennes comme Henriette et Josepha, des habituées du café ‘t Hokje à Tongres, se réjouissent de la montée du Vlaams Belang dans les sondages. Elles expriment leur aversion contre l’arrivée de migrants et estiment qu’ils reçoivent plus de droits que les autochtones. De son côté, Jérôme, boucher de 85 ans à Saint-Trond, préfère botter en touche: « C’est quoi le bien ou le mal? La politique ne m’intéresse de toute façon pas. »

En parallèle des micros-trottoirs, la parole est aussi donnée à des personnalités flamandes. Jos Geysels, l’un des architectes du cordon sanitaire, rappelle son importance pour maintenir les valeurs fondamentales de l’État de droit. « Il ne s’agit pas d’une lutte entre la gauche et la droite, mais d’une lutte entre démocrates et anti-démocrates. Soyons en désaccord sur tout, sauf sur une chose: les droits humains fondamentaux. » Pour cet ancien député Groen, toute alliance avec des partis ne respectant pas ces principes constituerait une menace pour la démocratie.

« Sauvons nos paysans »

La montée du Vlaams Belang ne se limite pas à un simple phénomène politique. Elle reflète aussi les préoccupations économiques et sociales des Flamands, en particulier dans les régions rurales comme le Limbourg. Des agriculteurs désillusionnés expriment leur colère face à une classe politique jugée déconnectée.

Le long des routes, on voit régulièrement des affiches avec le slogan « Red onze boeren » « Sauvons nos paysans ». A première vue, ces affiches pourraient venir d’organisations de défense des agriculteurs, mais non. Quand on analyse la police du texte, on voit clairement que cela vient du Vlaams Belang. Le parti d’extrême droite capitalise sur la colère des fermiers pour les allier à leur cause.

« Laissez-les gouverner, ils ne vont pas arriver à grand-chose. »

Dans le bistro ‘t Sweert à Tongres, le couple Lydwina et Bert ne partage pas le même avis : elle est opposée à une alliance à l’extrême droite. Lui est en faveur: « Tout le monde parle du Vlaams Belang. C’est peut-être mal, peut-être pas. Laissez-les gouverner quatre ans. Qu’ils montrent ce qu’ils peuvent faire. Ils ne vont pas arriver à grand-chose.« 

Tanné Bogaerts, autrice du livre Het Kind van Extreem Rechts (L’enfant d’extrême droite), met en garde contre les dangers d’une montée de l’extrême droite au pouvoir, soulignant les risques d’une politique discriminatoire et sectaire: « Le Vlaams Belang place lui-même un cordon autour des musulmans, des Wallons, des associations socioculturelles, des LGBTQI+. Ils disent à l’avance: ‘Écoutez, si nous appliquons nos politiques, nous voulons exclure ces personnes.’ C’est problématique. Lorsqu’on dit ‘notre peuple d’abord’, cela signifie que d’autres personnes viennent après et que leurs droits sont compromis. Et ça, c’est encore plus problématique. »

Alors que le débat sur le cordon sanitaire fait rage, Jos Geysels garde espoir : « Je pense et j’espère que cela n’arrivera pas au niveau flamand et fédéral. Dans les grandes villes de Flandre, les 13 “centrumsteden”, c’est peu probable. Cela pourrait éventuellement se produire dans les petites communes. Certains candidats bourgmestres futés pourraient rompre le cordon en disant qu’il s’agit quand même de gens sympathiques. Qu’on peut faire affaire avec eux. Ca se pourrait. » 

Avec les élections qui approchent à grands pas, une chose est certaine : le destin politique de la Flandre est entre les mains de ses citoyens. Dans cette saison captivante de Dring Dring, le vélo devient ainsi plus qu’un simple moyen de transport: il devient le témoin silencieux d’une nation en plein questionnement sur les valeurs démocratiques et son avenir politique.


►►► Écoutez le premier épisode de cette troisième saison de Dring Dring, le podcast de DaarDaar qui vous fait découvrir la Flandre à vélo :

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