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02·09·16

La coalition des querelles, saison 3

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) WDnet

Les rentrées politiques se suivent et se ressemblent pour les partenaires de la coalition fédérale. Une fois de plus, le CD&V et la N-VA nous resservent leur traditionnelle foire d’empoigne, avec un Kris Peeters qui reproche au ministre des Finances, Johan Van Overtveldt, sa méthode de travail, et un Wouter Beke qui en a marre des « idées en l’air » de la N-VA sur la sécurité. « Le problème, c’est qu’on n’arrête pas de lancer des idées en l’air » « Balayez d’abord devant votre porte » « Ce n’est pas une bonne méthode de travail » « On inquiète inutilement les entrepreneurs »

CD&V et N-VA en conflit ouvert sur l’impôt de sociétés

Ça y est, la saison 3 de la « Coalition des querelles » a débuté. La rentrée politique n’a pas encore commencé que la CD&V et la N-VA sont déjà prêts à s’empoigner. C’est le vice-premier ministre Kris Peeters (CD&V), qui a lancé les hostilités contre le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA). Ce dernier ne compte plus, dans sa note définitive, compenser par une taxe sur les plus-values la diminution de 33,99 % à 20 % l’impôt maximum sur les sociétés. Cette mesure figurait pourtant dans une version antérieure, mais elle a disparu, tout comme l’augmentation du précompte mobilier. Mais ce qui a certainement le plus fait déborder les boîtes e-mail des partis, ce sont les réactions négatives qu’a suscitées l’annonce d’une taxe sur les plus-values (sur les actions vendues par des investisseurs qui ont un intérêt particulier dans une entreprise). Rien d’étonnant à ce que cette mesure ait été supprimée depuis lors.

Le CD&V se sent pris au piège

La proposition d’instaurer cette taxe sur les plus-values a été attribuée à Kris Peeters dans la première note du ministre, ce que le CD&V a démenti. Peeters se sent donc pris au piège par la communication de Johan Van Overtveldt, qui donne maintenant l’impression d’avoir fait barrage personnellement à la taxe. Sur les ondes de la VRT, il a reproché à son collègue N-VA sa méthode de travail. De plus, la figure de proue du CD&V se demande publiquement si les calculs de Van Overtveldt sont corrects. « Je crains que cette diminution de l’impôt des sociétés ne soit pas neutre pour le budget. La question fondamentale, c’est de savoir par quel miracle on pourrait atteindre ces 20 %. » Selon Peeters, Van Overtveldt doit trouver 30 milliards d’euros pour qu’un impôt des sociétés diminué de la sorte puisse rapporter autant que maintenant. Actuellement, le taux s’élève en moyenne à 32 pourcents, prélevés sur un montant total de 42 milliards, ce qui rapporte 14 milliards au Trésor public. Pour obtenir le même montant avec une taxe à 20 %, il faudra évidemment une base imposable bien supérieure.

Le ministre des Finances propose, pour ce faire, de supprimer les intérêts notionnels. En théorie, cette mesure rapporterait une bonne moitié des 30 milliards nécessaires… à condition que les entreprises ne plient pas bagage pour s’enfuir à l’étranger. Et le CD&V de rétorquer : « Quelle multinationale, qui paie actuellement 4 % d’impôts grâce à toutes sortes d’avantages fiscaux, resterait ici si elle doit tout à coup payer 20 % ? »

Les libéraux soutiennent que de nombreuses PME bénéficient aussi des intérêts notionnels, et ne paient souvent que 18 % d’impôts. Mais pour le Conseil supérieur des finances, sans cette suppression des intérêts notionnels, Van Overtveldt aura bien du mal à diminuer de manière aussi forte l’impôt sur les sociétés.

L’affaire du burkini

Il n’y a pas que Van Overtveldt qui en prend pour son grade. Le président du CD&V, Wouter Beke, a descendu en flèche hier soir, dans l’émission Terzake, le discours de la N-VA en matière de sécurité. Il accuse le parti de Bart De Wever de « lancer sans cesse des idées en l’air. » On entend en même temps un secrétaire d’État (Theo Francken, ndlr) dire : « Si, aujourd’hui, des illégaux qui constituent une menace pour notre sécurité courent en toute liberté, je ne peux pas les enfermer, car je ne peux pas les renvoyer » et : « Nous devons instaurer l’état d’urgence pour enfermer d’autres personnes sans aucune forme de contrôle juridique. » Là, je dis : « Nettoyez d’abord devant votre porte et faites ce qu’on attend d’un secrétaire d’État et d’un ministre (Jan Jambon, ndlr). »

Les démocrates-chrétiens flamands attaquent ainsi les deux thématiques – le socio-économique et la sécurité – par lesquelles la N-VA entend convaincre les électeurs. C’est surtout sur le plan de la sécurité que les nationalistes flamands comptent miser aux prochaines élections. Cependant, même en interne, tout le monde n’apprécie pas le parcours estival du parti. « L’affaire de l’interdiction du burkini va nous coûter des voix », craint-on dans les rangs de la N-VA.

Gouvernement flamand cherche demi-milliard pour boucler budget

Au niveau flamand aussi, il va bientôt falloir négocier pour boucler le budget de l’année prochaine. Le gouvernement Bourgeois recherche un demi-milliard d’euros. « On peut atteindre ce montant », explique-t-on dans l’entourage du gouvernement. Le gouvernement fédéral, en revanche, devra trouver 1,3 milliard, comme l’a annoncé le Comité de monitoring. Du côté de la rue de la Loi, on fait savoir qu’il sera impossible de rassembler un tel montant en moins d’une demi-année, et qu’il faudra donc reporter le gros des efforts à l’année prochaine.

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