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Une grève générale? Pas maintenant, chers syndicats, pas maintenant ! 
08·09·22

Une grève générale? Pas maintenant, chers syndicats, pas maintenant ! 

Timmie van Diepen est journaliste pour le quotidien Het Belang van Limburg.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

PAUL-HENRI VERLOOY (Belga Image)

Auteur⸱e
Dominique Jonkers
Traducteur Dominique Jonkers

Les syndicats ABVV-FGTB, ACV-CSC et ACLVB-CGLSB menacent de paralyser le pays le 9 novembre prochain, si nos divers gouvernements ne trouvent pas rapidement des « solutions à la crise du pouvoir d’achat ».

« La population a peur, elle est soucieuse, il faut agir », pouvait-on entendre hier à l’ACV-CSC. Cette dernière remarque est tout à fait justifiée. En effet, il faut agir. Et le plus rapidement possible. Ces dernières semaines, le monde politique – mal réveillé des vacances d’été – n’en a pris conscience que très lentement. Que les syndicats secouent le cocotier est donc de bonne guerre. Rarement, par le passé, un choc économique n’a eu des répercussions aussi profondes qu’aujourd’hui. À part quelques happy few, tout le monde s’inquiète pour son portefeuille.

Et pourtant, ce n’est vraiment pas le moment d’agiter le bazooka d’une menace de grève générale.

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Laissons de côté la question de savoir à qui incombe la véritable responsabilité de cette crise – au fait, les syndicats ne devraient-ils pas plutôt manifester contre le chantage russe ou contre la cupidité des géants énergétiques ? Aggraver la récession qui nous menace en portant nous-mêmes un coup à notre économie, ce n’est guère malin.

« L’indexation automatique représente pour nos entreprises une pression énorme : l’an prochain, leurs charges salariales augmenteront de près de 10 %. »

Voyons les faits. Tout d’abord, en Belgique, le travailleur est relativement bien protégé contre la perte de pouvoir d’achat, grâce à un mécanisme qui n’existe pratiquement nulle part ailleurs dans le monde : l’indexation automatique. Nous sommes bien mieux traités qu’aux Pays-Bas, par exemple, où les citoyens ont vu s’évaporer quelque 6,8 % de leur revenu disponible.

En même temps, cette indexation automatique représente pour nos entreprises une pression énorme : l’an prochain, leurs charges salariales augmenteront de près de 10 %. Cette explosion des coûts s’ajoutera à la hausse vertigineuse des prix de l’énergie, qui jouent déjà des tours à de nombreuses entreprises. Voyez Aperam, à Genk, où une bonne part des 1200 travailleurs entamera l’hiver en chômage temporaire, parce que produire est devenu plus cher que fermer boutique.

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Quand la dégradation de la conjoncture prend une telle ampleur, historique, vouloir torpiller notre propre économie n’est pas sérieux. Oui, quand les temps étaient favorables, bon nombre d’entreprises ont accumulé les bénéfices, et elles en ont trop peu fait profiter les travailleurs. Sur ce point, les syndicats ont parfaitement raison. Mais cette crise nous touche tous, entreprises et citoyens. Et si demain, une partie de nos entreprises s’écroule sous le choc, de nombreux travailleurs n’auront plus de revenus du tout.

Il est donc vital, aujourd’hui, de nous serrer les coudes, plutôt que de jouer la division. Les syndicats ont été et sont toujours un facteur pacifiant dans notre société. Leur rôle consiste à canaliser le malaise social, pas à jeter de l’huile sur le feu. À moins qu’ils ne veuillent vraiment faire le jeu de Vladimir Poutine ?

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