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Commencez par balayer devant votre porte, mesdames et messieurs les recteurs et rectrices !
15·02·23

Commencez par balayer devant votre porte, mesdames et messieurs les recteurs et rectrices !

Peter Mijlemans est journaliste pour le quotidien Het Nieuwsblad.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Nikolay Georgiev de Pixabay

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Davantage d’argent : voilà ce que veulent les recteurs et rectrices des universités flamandes afin que leur institution puisse continuer de fonctionner. À les entendre, à partir du moment où le gouvernement flamand ne délie pas suffisamment les cordons de la bourse, augmenter le minerval des étudiants et étudiantes est le seul moyen d’éviter une dégradation des infrastructures universitaires au nord du pays. La manœuvre semble avoir été bien réfléchie.

Le problème, c’est qu’augmenter le minerval de quelques centaines d’euros, voire davantage, nuit à la démocratisation de l’enseignement supérieur, et ce d’autant plus que ces droits d’inscription ont déjà été revus à la hausse l’an dernier. La solution ? Aller chercher l’argent là où il se trouve, c’est-à-dire chez les hauts revenus. Les recteurs et rectrices d’université sont des gens très intelligents, qui n’ignorent pas qu’il est impossible, dans ce pays, de déterminer à l’instant T qui perçoit ou ne perçoit pas un revenu supérieur à la moyenne. C’est une stratégie pour inciter le gouvernement flamand à mettre davantage d’argent sur la table. Si les universités se mettent à se lamenter, les hautes écoles ne tarderont pas à leur emboîter le pas.

Les universités flamandes ne sont pas si « woke » qu’on le dit

Les personnes qui connaissent un peu le secteur savent que la concurrence entre établissements est source de gabegies. Que ces établissements sont aussi lourds que des pétroliers. Qu’il y a toute une bureaucratie de patrons, dont certains sont détachés par le politique, qui n’ont parfois qu’une connaissance très vague du fonctionnement de leur institution. Ces managers-là ne seraient pas nombreux à survivre dans une entreprise privée saine. Des spécialistes du secteur ont déjà tiré la sonnette d’alarme par le passé : les établissements d’études supérieures brûlent leur propre tirelire. En se livrant une concurrence mutuelle sur un territoire plus petit qu’un mouchoir de poche. En organisant des formations qui n’attirent que trois pelés et un tondu. En dégageant de gros budgets pour des congrès et toutes sortes de voyages à l’étranger dont les spécialistes contestent fortement l’utilité depuis des années.

« S’il n’y a pas assez d’argent, il faut faire payer davantage le contribuable. Sans autre forme de justification. »

Le pire, c’est que l’enseignement supérieur fait parfois penser aux fonctionnaires à l’époque de « De collega’s » (note du traducteur : série flamande diffusée entre la fin des années 70 et le début des années 80 et mettant en scène des collègues travaillant dans un bureau du ministère des Finances). Ici aussi, il est question de budgets mal planifiés qu’il faut absolument épuiser d’ici la fin de l’année. L’enseignement supérieur souffre de la maladie qui affecte chaque secteur qui vit aux crochets des pouvoirs publics. S’il n’y a pas assez d’argent, il faut faire payer davantage le contribuable. Sans autre forme de justification. Les recteurs et rectrices des universités flamandes ont raison de dénoncer le fait que le gouvernement ne respecte pas ses engagements, mais ce n’est qu’une partie de la vérité. Car eux aussi disposent de moyens d’action pour éviter qu’au final, les étudiants et étudiantes soient les dindons de la farce. L’enseignement supérieur a parfois tendance à l’oublier, mais ce sont encore et toujours ces derniers qui sont au centre du jeu.

Message aux universités flamandes : on n’endigue pas l’extrémisme en lui offrant un forum !

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