La présidente de l’Open VLD, Gwendolyn Rutten, a reconnu que son parti n’était pas favorable à la hausse de la TVA sur l’électricité et aussi que la taxe sur les boissons sucrées était intervenue plus tôt que la ministre compétente, Maggie De Block, l’aurait voulu. Les libéraux flamands semblent avoir du mal à trouver leur place dans le gouvernement Michel.
Qu’aucun parti politique n’obtienne tout ce qu’il désire, cela fait partie du jeu politique. Mais quand la politique a été définie et que les mesures ont été prises, les partis du gouvernement doivent s’y ranger. Ce qui semble difficile pour l’Open VLD. « L’Open VLD subit le sort du partenaire le plus faible de la coalition », dit Nicolas Bouteca, politologue à l’Université de Gand. « Le poids électoral est un atout à la table des négociations ».
Dans l’émission Ter Zake de lundi soir, la présidente Gwendolyn Rutten a déclaré ne pas être favorable à une hausse de 6 à 21% de la TVA sur l’électricité, mesure introduite l’année passée par le gouvernement Michel. Selon Rutten, l’adoption de cette mesure ne signifie pas un virage des libéraux. « Dans un compromis, on donne et on reçoit toujours un peu ».
Il n’empêche que les libéraux sont vus, dans le gouvernement, comme le petit frère qui se fait rabrouer par les autres. La ministre de la santé, Maggie De Block, a été interpelée dès la présentation de la taxe sur les boissons sucrées. Cette taxe devait boucher le trou du budget, alors qu’elle n’était pas encore au point. De Block n’était pas à la fête. « Elle a été placée devant le fait accompli par le CD&V et surtout par la NVA », entendait-on dans les rangs libéraux.
Piètre figure
La taxe sur les boissons sucrées était loin d’être claire. Il semblait techniquement impossible d’y faire la différence entre les boissons rafraichissantes avec et sans sucre. De Block faisait piètre figure. Selon les libéraux, les partenaires de la coalition auraient voulu utiliser la taxe prématurée sur les boissons sucrées pour ternir l’image de la femme politique la plus populaire du pays. Il faut dire que De Block présente une certaine fragilité en se repliant totalement sur son département et en refusant délibérément de communiquer sur tout autre sujet. Si, en plus, les partenaires de la coalition lui marchent sur les pieds, elle ne peut qu’en éprouver de l’amertume.
« Il est clair que les ministres Open VLD sont, en général, moins à l’avant de la scène », constate encore Bouteca. Au cours des dernières années, lorsqu’elle détenait le portefeuille de l’Asile et de la Migration, on voyait beaucoup Maggie De Block. Ses compétences actuelles sont moins « sexy ». « Les affaires sociales et la santé sont des domaines très importants, mais ils ne vous mettent pas en vue. Alexander De Croo, lui aussi, est beaucoup moins visible que les autres ministres. Tout cela entraîne sans doute des frustrations chez les libéraux.
Mordre la poussière
Dans le gouvernement précédent, sous le socialiste Elio Di Rupo, l’Open VLD devait sans cesse mettre le frein pour ne pas faire exploser les dépenses et tenter d’imposer certains accents libéraux. Sous le libéral Charles Michel, les libéraux flamands sont arrivés pleins de bonnes intentions, mais maintenant ils semblent aussi mordre la poussière.