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La relance flamande ne suffira pas à combler le déficit budgétaire
20·05·21

La relance flamande ne suffira pas à combler le déficit budgétaire

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(cc) Pixabay

Pour combler le trou que va laisser la pandémie dans le budget flamand, la relance ne suffira pas : en effet, la Flandre manque de recettes susceptibles de rebondir au même rythme que l’économie. Or si le déficit flamand est estimé à 5,3 milliards d’euros pour cette année, il devrait encore s’élever à 2,7 milliards d’euros en 2024.

Nous en sommes déjà à la deuxième année de la pandémie, et une fois de plus, le budget flamand a tout d’un gouffre sans fond. Alors qu’en septembre 2020, l’estimation du déficit budgétaire par le gouvernement flamand ressortait à 3,5 milliards d’euros, elle bondissait à 5,3 milliards d’euros lors du contrôle budgétaire de mai, soit 10 % du budget, à deux doigts du niveau de l’annus horribilis 2020, où le déficit s’est creusé jusqu’à 6 milliards d’euros.

C’est qu’une partie de la relance est financée par le budget, alors même que le gouvernement continue de décaisser des aides anticoronavirus, avec notamment un supplément de 850 millions d’euros dans l’enveloppe « corona » destinée à soutenir certaines entreprises touchées. « Pour moi, ça doit être la dernière fois. Je veux mettre fin le plus rapidement possible à toutes les mesures « coronavirus » et à toutes les aides correspondantes, dès que les chiffres le permettront », explique Matthias Diependaele (N-VA), ministre des Finances et du Budget.

Cela étant, supprimer progressivement les mesures d’aide ne suffira pas à faire disparaître le casse-tête auquel doit faire face le ministre. En effet, selon une récente évaluation de ses services, le déficit de la Flandre (à politique inchangée) atteindra encore les 2,7 milliards d’euros en 2024, faute de voir ses revenus se redresser jusqu’au niveau attendu avant la pandémie.

Du temps et beaucoup de doutes

En 2024, par rapport aux estimations d’avant pandémie, les recettes de la Région flamande vont reculer de 860 millions d’euros, et il faudra du temps avant que l’activité économique ne revienne au niveau qu’elle aurait pu atteindre en 2024 s’il n’y avait pas eu la pandémie.

Cela entrainera par ricochet une chute de 700 millions d’euros des dotations fédérales aux autorités flamandes, dotations qui sont liées à des paramètres économiques et démographiques.  Même raisonnement pour les recettes fiscales propres à la région flamande, comme les taxes de circulation.

Qui plus est, la Flandre va injecter quelque 4,3 milliards d’euros sous la forme de fonds de relance. Le budget en récoltera-t-il les fruits ? On peut en douter. Pour l’essentiel, les recettes de la région flamande sont relativement peu cycliques : en période de croissance économique, elles ne rebondissent que lentement. Quant aux recettes fiscales qui évoluent en phase avec le redressement économique (comme l’impôt des sociétés ou l’impôt des personnes physiques), elles reviennent au fédéral. Elles progressent en fonction de l’augmentation du nombre d’emplois ou des bénéfices des entreprises.

Accélération des dépenses

Dans le même temps, à l’occasion du coronavirus, certaines dépenses annuelles récurrentes se sont insinuées dans le budget. Ainsi, le ministre flamand du Bien-être, Wouter Beke (CD&V), a revu à la hausse les salaires et les conditions de travail dans le secteur des soins de santé. Dont coût : 577 millions d’euros. Les enseignants, eux aussi, vont toucher chaque année 250 millions d’euros supplémentaires.

Compte tenu de cette accélération des dépenses et du ralentissement des recettes, il sera difficile de maîtriser les finances publiques flamandes. C’est une des raisons pour lesquelles la dette, en 2024, s’élèvera à 100 % des dépenses, au lieu de 44 % avant la pandémie.

Matthias Diependaele ne s’en cache pas : ces chiffres l’inquiètent. « Partout dans le monde, les prix des matières premières augmentent. Si cela continue, ces hausses vont causer de l’inflation. Cela pourrait se traduire par une augmentation des taux d’intérêt, ce qui rendra encore moins tenable l’endettement accumulé ces derniers mois. », explique-t-il.

Des économies en vue

Le ministre se refuse dès lors à retarder le débat budgétaire. Il avait déjà laissé entendre au quotidien De Tijd qu’il tenterait dès le mois de septembre de trouver 1,2 milliard d’euros en vue de l’exercice budgétaire relatif à 2022, et ce, exclusivement par le biais de réductions de dépenses.  Pas question de lever de nouveaux impôts.

L’objectif : réduire au moins de moitié, par des mesures d’économie, un déficit 2024 actuellement évalué à 2,7 milliards d’euros.

Il ne veut pas encore évoquer la nature de ces économies, car « le débat sera déjà bien assez difficile comme cela ». Quoi qu’il en soit, il a déjà demandé à l’ensemble des administrations de réfléchir à différentes manières de réaliser des économies de 5 à 10%.

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