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19·03·20

Décidons aujourd’hui de ceux qui paieront la facture demain

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Steve Buissinne de Pixabay

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Toutes les mesures prises par les autorités fédérales pour endiguer les conséquences économiques et sociales de la crise du coronavirus sont fondées sur la conviction que cette épreuve, aussi rude soit-elle, sera de courte durée. Certains parlent de semaines, d’autres de mois. Nous verrons.

Sans conteste, tout cet argent qu’on nous promet sert d’honorables causes : aider les chômeurs économiques à faire face à la disette, offrir une compensation aux PME mises à l’arrêt, garantir des aides pour les secteurs qui seront bientôt en souffrance, à commencer par l’aérien. Ces interventions sont motivées par la volonté d’éviter que notre économie ne subisse des dommages structurels irréversibles, nous permettant ainsi de créer, au plus tôt, les conditions d’une reprise. Difficile de contre-argumenter. Il faut donc le faire.

En situation d’urgence, tout ne devient pas gratuit

Mais la discussion ne s’arrête pas là. Multiplier les aides en situation d’urgence ne signifie pas que tout devient subitement gratuit. Il est logique que les responsables politiques s’occupent en priorité de nos besoins les plus essentiels, mais ils ne doivent pas en oublier pour autant leur stratégie de sortie. Quand la manne cessera-t-elle de tomber des cieux ? Que feront-ils alors pour rembourser les montants distribués aujourd’hui à la hâte ?

Il y a quelques semaines encore, nous vivions dans un Pays de Cocagne, où la valeur des actions et de l’immobilier n’en finissait pas de monter, car emprunter ne coûtait rien. Un pays où l’argent coulait à flots, où les investisseurs ne savaient plus où donner de la tête. On moquait alors des donneurs de leçons, qui nous mettaient en garde contre la fin de ces temps glorieux, qui nous rappelaient que les arbres ne montent jamais jusqu’au ciel. Aujourd’hui, les flux monétaires s’assèchent les uns après les autres et les autorités publiques, si souvent décriées, doivent mettre la main à la poche pour lubrifier la mécanique. Mais à l’évidence, elles ne peuvent pas nous payer indéfiniment à ne rien faire. Tôt ou tard, elles devront nous envoyer la facture.

Un risque d’appauvrissement collectif

Chaque jour, chaque semaine de paralysie économique est synonyme de produits non fabriqués, de services non prestés. Ce chiffre d’affaires non généré est perdu, à jamais. En revanche, les compensations pour les pertes encourues sont bel et bien dépensées. En d’autres termes, vous pouvez retourner le problème dans tous les sens, nous assistons à un appauvrissement collectif de notre société.

Dans ce contexte, il est illusoire de penser que l’argent est spontanément réparti de façon équitable. Les stratégies qui régissent la façon dont cette charge est distribuée entre les différents acteurs économiques doivent être définies maintenant. À défaut, ce seront de nouveau les allocataires, les travailleurs et les petits entrepreneurs qui paieront l’addition, tandis que les mêmes intouchables leur riront au nez.

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