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Crise de l’énergie : l’indispensable révolution du fédéralisme belge
13·10·21

Crise de l’énergie : l’indispensable révolution du fédéralisme belge

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo by  Jack Moreh

Bart Eeckhout
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La hausse du prix du gaz entraîne une augmentation soudaine de la demande de bois à brûler, de résidus ligneux et de poêles à chauffer. Si l’on observe la situation d’un point de vue rationnel, à travers le prisme de la santé (particules fines) et des préoccupations liées au climat (CO2), cette ruée est loin d’être la démarche la plus sensée qui soit. Mais sur le plan émotionnel, ce réflexe consistant à vouloir trouver un combustible qui reste abordable, sans penser à ses répercussions, est tout à fait humain. Nous n’en sommes pas encore au point où les gens retourneraient dans la forêt pour couper du bois – illégalement –, mais si les prix de l’énergie continuent à flamber, il n’est pas totalement inenvisageable que l’on assiste à ce genre de scènes.

La crise actuelle du gaz met les responsables politiques face à une question intéressante mais impérieuse. Les variations brutales des prix entraînent toujours des répercussions antisociales, car celles et ceux qui ont les plus faibles réserves sont le plus durement touchés. Mais on n’ignorait pas que le cours des combustibles fossiles allait, tôt ou tard, finir par augmenter.

Du point de vue de la politique climatique, on peut même estimer que cette évolution n’est pas défavorable – à condition d’intervenir progressivement. Que ce soit en Europe, en Belgique ou en Flandre, les responsables politiques ont toujours juré qu’ils atténueraient ces coûts. L’heure est donc venue de démontrer que leurs politiques en matière d’énergie et de climat s’appuient sur une dimension sociale solide.

En ce qui concerne les autorités belges, le bilan est mitigé. Le gouvernement fédéral a déjà joué sa principale mesure à court terme : la prolongation temporaire du tarif social pour les factures d’énergie. Une mesure certaines indispensable, mais provisoire et, de ce fait, impropre à compenser la hausse structurelle des prix de l’énergie qui aura lieu dans un avenir proche. S’il est nécessaire d’appliquer une mesure d’exception à un million de foyers, c’est bien que la facture elle-même pose problème…

Au-delà des aides directes aux personnes les plus démunies, le fait de miser à fond sur l’isolation des logements et des bâtiments est la mesure la plus habile que peuvent prendre les pouvoirs publics actuellement. Elle présente en effet un quadruple avantage, puisqu’elle s’inscrit dans la lutte contre le changement climatique, permet de réduire les factures d’énergie, améliore les conditions des personnes vivant dans des logements mal isolés et constitue un investissement judicieux dans l’économie.

Évidemment, les autorités fédérales et régionales n’ont pas attendu pour multiplier les primes à l’isolation en tout genre : il faut une journée entière pour déterminer à quelle prime on a droit, comment l’obtenir et auprès de quelle administration. Comme c’est souvent le cas, ce sont donc les personnes qui sont déjà bien informées qui profitent le plus de la situation. Il faut, par conséquent, redoubler d’efforts, notamment pour assurer aux locataires et aux occupants de logements sociaux une protection complète contre les hausses de prix à venir.

Dans un pays où les ménages consacrent une part relativement importante de leurs revenus à l’énergie, le potentiel offert par l’efficacité énergétique est encore loin d’être pleinement exploité. Mais pour y parvenir, il faut que les gouvernements et les ministres collaborent. Or, dans le cadre du fédéralisme à la belge, coopérer équivaudrait à rien de moins qu’à opérer une révolution. C’est donc, désormais, aux responsables politiques qu’il appartient de juger si cette crise de l’énergie est suffisamment grave pour tout mettre à plat.

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