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12·05·17

Bruxelles: querelle communautaire autour d’une dénomination francophone

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Twitter – @lamadeleinebe

Virginie Dupont
Traductrice Virginie Dupont

La salle de concert bruxelloise La Madeleine a été rappelée à l’ordre parce que la dénomination sœur en néerlandais, de Magdalenazaal, a été jetée aux oubliettes l’année dernière. Pourtant, les amateurs de musique ne se retrouvent pas à l’Oud Belgiëni au Coquin du Canal ?

Vous connaissez certainement mieux ces deux centres culturels sous les noms d’Ancienne Belgique et de Vaartkapoen, deux appellations unilingues qui en disent très peu sur le public majoritairement multiculturel. Quelle est l’importance d’un nom, ont-ils vraisemblablement pensé à Brussels Expo, lorsqu’ils ont repris la gestion de la Salle de la Madeleine/Magdalenazaal et l’ont rebaptisée « La Madeleine » ? Ce choix a néanmoins une conséquence politique aujourd’hui.

La Commission permanente de Contrôle linguistique conseille l’administration communale d’utiliser une dénomination bilingue, mais l’échevin du Tourisme Philippe Close (PS) fait fi de cet avis.  « Cela est significatif du rapport entre la Ville de Bruxelles et la langue néerlandaise », déclare le chef de file de la N-VA Johan Van den Driessche. « Le logo « modernisé » BXL montre également que Bruxelles se caractérise comme une ville francophone. Tous les goûts sont dans la nature, mais la connotation francophone est incontestable. » 

Notoriété

Selon Brussels Expo, il ne s’agit pas de joutes politiques. « Une seule dénomination est bien plus pratique pour la communication. Pour le reste, nous respectons toujours le bilinguisme dans nos informations », déclare la porte-parole Perrine Marchal. Selon elle, le choix de La Madeleine au détriment de Magdalenazaal n’a été qu’une question de notoriété plus grande auprès de la population bruxelloise.

« Pour le moment, nous étudions la piste de simplifier l’appellation en « Madeleine » », explique Perrine Marchal qui tente de trouver un compromis et ne voit aucune raison d’introduire deux noms. « Nous n’avons néanmoins jamais entendu nos visiteurs se plaindre. Pourquoi la N-VA n’essaie-t-elle d’ailleurs pas d’exiger la même chose pour l’Ancienne Belgique et de rebaptiser la salle en Oud België ? »

Il est en effet étrange qu’une institution culturelle flamande comme l’AB ne fasse pas l’objet de  querelle linguistique. Il y a une logique à cela, estime la Commission permanente de Contrôle linguistique. « L’Ancienne Belgique à Bruxelles n’a jamais porté de nom bilingue, contrairement à La Madeleine, dont la double appellation a été fixée officiellement. » Cependant, la Commission ne peut rien imposer. « Alors qu’elle est composée tant de membres francophones que néerlandophones », regrette Johan Van Den Driessche face à cette restriction de la combativité morale.

La question reste de savoir si cette double dénomination a un sens dans un contexte culturel. Un tel bilinguisme ne creuse-t-il pas le clivage dans les centres de loisirs qui visent justement à réunir les deux communautés ? À l’Ancienne Belgique, elles sont parfaitement à l’aise avec leur identité. « Une institution subsidiée par la Communauté flamande à Bruxelles avec un nom francophone, un parfait compromis à la belge, non ? À nos yeux, c’est super que cette mixité n’ait jamais été remise en cause », affirme le porte-parole Kevin McMullan.

Les Bruxellois ne doivent donc pas craindre de devoir se rendre demain à l’OB pour étancher leur soif musicale, bien que cela soit bien sûr également lié à la longue réputation acquise par la combinaison des deux lettres AB. Pour La Madeleine, ce n’est absolument pas encore le cas. « Je peux comprendre que l’on en discute dans ce contexte », affirme Kevin McMullan, qui cherche l’inspiration dans une autre institution culturelle bruxelloise. « À BOZAR, ils ont résolu le problème brillamment. La prononciation fait référence aux « beaux-arts », certes, mais l’orthographe est neutre. »

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