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S02E04 : le canon flamand, c’est quoi ?

« Un canon flamand ? », « Je n’en ai jamais entendu parler » … Peu de Flamands semblent être au courant de cette initiative qui figure dans l’accord du gouvernement de Jan Jambon.

Malgré son nom aux apparences belliqueuses, le « canon flamand » n’est pas une nouvelle arme. Mais de quoi s’agit-il ? Et que mettraient les citoyens dedans ?

Le scénariste et comédien Stijn Van Der Stockt, a corédigé le livre « Vlaamse canon, een aanzet tot » (Le canon flamand, une ébauche). Il explique en quoi consiste ce canon : « Le gouvernement flamand actuel a décidé de mettre sur pied un canon comme aux Pays-Bas. Une sorte d’histoire officielle de la Flandre, car on mérite aussi une histoire distincte, selon le gouvernement. Un comité d’experts composé d’historiens et de philosophes a alors été créé. »

Préservation de l’identité ou manipulation politique ?

Andrew, habitant de Ninove, est l’une des rares personnes interviewées à connaître l’existence du canon flamand. « C’est l’identité du Flamand en fait », commente-t-il. Ce quadragénaire voit le canon comme un outil pour préserver l’identité flamande : « Ce serait dommage de regarder en arrière dans 100 ans et de se dire « Où est passée cette identité flamande ? ». Je pense que c’est très bien qu’ils y travaillent. ».

L’un des objectifs du gouvernement flamand est d’insérer ce canon flamand dans les cours d’histoire et dans les parcours d’intégration. Des historiens se sont insurgés contre cette initiative dans un pamphlet de 85 pages publié en novembre. Ils redoutent notamment les dangers de la « manipulation politique » et de « nationalisation de l’histoire ».

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La Flandre de A à Z

« L’abbé Daens et Tomorrowland », voilà le personnage et l’événement qu’Andrew ajouterait dans le canon flamand : « On ne peut pas imaginer un plus grand événement où toutes les cultures et toutes les nationalités sont réunies. 170 nationalités y sont déjà allées, c’est fantastique. Cela apporte une aura à la Belgique envers le monde entier. »

La diversité a joué un rôle crucial dans la rédaction de son livre, souligne Stijn Van der Stockt : « L’écriture d’un canon a toujours été une affaire d’hommes blancs. Voilà pourquoi j’ai commencé à faire des recherches : y a-t-il des femmes que nous avons oubliées ? J’ai ainsi appris l’existence d’une lauréate flamande des Oscars : Nicole van Goethem. Elle a remporté ce prix pour un court-métrage d’animation dans les années 1980. Son film est disponible dans son intégralité sur YouTube. Je conseille à tous les auditeurs de le regarder, car c’est vraiment fantastique. »

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Et pourquoi pas un canon belge ?

Même si elle ne connaissait pas le concept, Carine, en visite au château de Gaasbeek, trouve que le canon une initiative positive :  « Mais je ferais un canon belge. La Flandre est déjà si petite. Ça ne s’arrête pas aux frontières, si ? »

Dans son livre, Stijn Van der Stockt établit une liste de concepts de A à Z. Apéritif, andalouse, Diables rouges, festival, Jacques Brel, pommes de terre… De nombreux éléments pourraient se retrouver dans un canon belge.

Dring Dring #3 : Être Flamand, c’est quoi ?

Malgré ça, l’humoriste ne se sent pas capable d’écrire une version belge du canon : « Dans cette dévolution de la Belgique, les États fédérés ont reçu de plus en plus de pouvoirs. Avant, les partis politiques étaient nationaux. La RTB et la BRT ne faisaient qu’un. On constate que des différences culturelles sont apparues au cours des dernières décennies. Il est de plus en plus difficile de combler ce fossé. Je connais notre histoire nationale, ce qui est important pour les Flamands. Mais je parle trop peu avec des Wallons et je suis trop peu en contact avec la culture francophone pour savoir ce qui se passe en ce moment. »

On ne sait toujours pas à quoi va ressembler ce canon flamand. Mais ce qui est sûr, c’est que les dix experts de la commission devront venir avec une proposition en avril 2023.


Ces histoires vous intriguent ? Retrouvez-en plein d’autres dans cet épisode de Dring Dring, le podcast de DaarDaar qui vous fait découvrir la Flandre à vélo. Dans deux semaines, on vous emmène en Flandre occidentale. Lors de ce voyage, on parlera d’un changement démocratique fondamental en Belgique : les flamands ne seront plus obligés d’aller voter pour les élections communales et provinciales.


Projet soutenu par le Fonds pour le journalisme et la Fédération Wallonie-Bruxelles et coproduit par les plats pays.

Galerie photos
Lucas Van den Abeele, coordinateur du projet céréale pour la brasserie 3 Fonteinen à Beersel. © Jef Van den Bossche
Au jogging de Denderloop à Liedekerke, les participants ont hâte de démarrer. © Jef Van den Bossche
Andrew, habitant de Ninove, connait le concept du « canon flamand ». © Jef Van den Bossche
Château de Gaasbeek (Lennik, dans le Brabant flamand) © Jef Van den Bossche
Odette contemple un cierge dans l’église Saint-Antoine d’Okegem. © Jef Van den Bossche
Vue sur Bruxelles depuis Dilbeek © Jef Van den Bossche
ça joue aux cartes dans le café In de Linde à Dilbeek. © Jef Van den Bossche
Moïse habite à Ninove mais ne parle pas néerlandais. © Jef Van den Bossche
Dirk et sa fille festoient en terrasse à Ninove. © Jef Van den Bossche
Balade à vélo dans les environs de Lennik. © Jef Van den Bossche
Dilbeek, la commune où les Flamands sont chez eux. © Jef Van den Bossche
Stijn Van Der Stockt, co-auteur du livre « Vlaams canon, een aanzet tot » (Canon flamand, une ébauche). © Jef Van den Bossche

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