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11·08·15

Bruxelles: de plus en plus d’étudiants au CPAS

Temps de lecture : 3 minutes
Auteur⸱e
Phibel Verbruggen
Traducteur⸱trice Phibel Verbruggen

Le nombre de jeunes ayant recours au revenu d’intégration pour s’en sortir a fortement augmenté au cours des dix dernières années, notamment à Bruxelles. Fin 2014, 14 361 Bruxellois âgés de 18 à 25 ans en bénéficiaient, soit une hausse de trois quarts par rapport à la situation il y a dix ans. Et c’est chez les étudiants que cette augmentation est la plus notable.

« La population des CPAS de Bruxelles a doublé en une décennie », rappelle Jean-Luc Bienfet, conseiller à la Section CPAS de l’Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale. « Sans compter que la capitale présente un taux de natalité bien plus élevé que celui des autres régions. » En d’autres termes, la population bruxelloise ne cesse de croître, tout comme le public des CPAS. Résultat : le nombre de jeunes qui connaissent des difficultés financières augmente lui aussi.

Une deuxième, voire troisième chance

En dix ans, Bruxelles a vu le nombre de ses bénéficiaires du revenu d’intégration âgés de 18 à 25 ans croître de 74 pour cent. Aujourd’hui, plus de 14 000 jeunes de moins de 25 ans touchent une allocation de base. Le nombre d’étudiants qui reçoivent ce minimex a même augmenté de 158 pour cent.

« Souvent, les CPAS choisissent délibérément de soutenir des étudiants afin qu’ils décrochent un diplôme et ne deviennent pas plus tard des chômeurs à qualification réduite », explique Jean-Luc Bienfet. Un fait aujourd’hui connu des étudiants, qui se traduit par un effet d’entraînement.

« Les bourses ne suffisent plus à couvrir les frais générés par les études », ajoute le chercheur. Les CPAS doivent donc donner un coup de pouce supplémentaire qui ne revient pas seulement à octroyer un revenu d’intégration, mais aussi, parfois, à rembourser du matériel ou des frais de déplacement. C’est par exemple le cas du CPAS de la Ville de Bruxelles, qui prend régulièrement à sa charge minerval et autres frais scolaires. Son intervention financière peut également servir à l’achat d’un ordinateur ou à un programme d’échange Erasmus. En parallèle, il encourage les étudiants à chercher un job d’été.

Le CPAS de la Ville de Bruxelles ne se contente pas d’apporter son soutien financier : il définit aussi le parcours d’études de l’étudiant en concertation avec l’intéressé. Ce faisant, il examine entre autres les intérêts et capacités des jeunes. Il évalue en outre la progression de leurs études, au moins une fois tous les trois mois. Au sein de la Ville de Bruxelles, les chances de réussite des étudiants ainsi aidés sont aussi grandes que celles de ceux non accompagnés. Et si un étudiant doit redoubler une année, il n’est pas privé de ce soutien automatiquement : on lui donne souvent une deuxième, voire troisième chance. Pour ce genre d’encadrement, le CPAS de la Ville de Bruxelles met en place 19 collaborateurs à temps plein.

Redoublement

Chaque commune décide librement de quelles manières et à quelle fréquence elle vient en aide à des étudiants. Selon les chiffres du service public Intégration sociale, 57 pour cent des jeunes de Woluwe-Saint-Lambert et de Jette bénéficiant d’un revenu d’intégration du CPAS sont des étudiants. À Evere, en revanche, ce chiffre tombe à 14 pour cent. Parmi les étudiants qui reçoivent l’aide du CPAS, 55 pour cent suivent l’enseignement secondaire et 45 pour cent l’enseignement supérieur ou universitaire. Mais malgré les efforts consentis, le soutien du CPAS peine à vraiment aider les mineurs d’âge : « Les jeunes qui vivent dans un environnement défavorisé se retrouvent souvent dans l’enseignement technique ou professionnel. Et hélas, le redoublement y demeure la règle générale, surtout chez les jeunes qui vivent du revenu d’intégration. »

Sara De Sloover et Filip Van der Elst

Traduit du néerlandais par Phibel Verbruggen

 

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