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03·08·15

« Tout le monde est d’accord sur ce point : Wilmots doit partir »

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Photo: Wikimedia et Delval Loïc

Marc Wilmots est à nouveau en froid avec sa hiérarchie. Pour notre sélectionneur fédéral, lui et lui seul est en droit de désigner le prochain entraîneur de l’équipe espoirs. Naturellement, les pontes de l’Union belge voient les choses différemment et n’ont aucune intention de nommer Enzo Scifo à la tête des Diablotins. Le conflit est symptomatique du malaise qui gangrène la fédération, où l’entraîneur principal est devenu indésirable.

Le coach de l’équipe nationale espoirs doit-il être bilingue ? Enzo Scifo ne l’est pas et sa possible nomination fait donc grincer des dents. C’est vrai, le contraste entre cette ancienne gloire de notre football national, qui n’est jamais parvenu à apprendre un mot de néerlandais, et la nouvelle génération, qui jongle sans peine avec les deux langues du pays, fait un peu peine à voir. D’un autre côté, gageons que certains entraîneurs étrangers, comme Dick Advocaat, n’ont pas toujours été de grands polyglottes. Scifo pourrait promettre de suivre des cours de néerlandais et hop, le tour serait joué de façon diplomate. Mais selon le Nieuwsblad, les racines de la querelle intestine qui entoure les espoirs sont bien plus profondes que cette question linguistique.

Il règne une atmosphère orageuse à l’Union belge de football. François De Keersmaecker vient d’être réélu à la présidence au terme une lutte acharnée, où il doit surtout son salut à la faiblesse de son adversaire. Les clubs professionnels ne manquent pas une occasion d’exprimer leur désaccord et la fracture entre les deux institutions ne cesse de se manifester. Il y a peu, le licenciement brutal de Frank Debleeckere, qui assurait la formation des arbitres, provoqua la colère de la Pro League. Présenté comme une mesure d’économie, le débauchage fut acté sans consultation aucune des clubs.

Wilmots doit partir

À ce conflit latent s’ajoute la question du sélectionneur national. Tout le monde est d’accord sur ce point : Wilmots doit partir. Seulement, aucun club ne veut de lui, comme l’a confirmé la dernière saga Schalke04. D’autre part, personne n’imagine non plus débourser l’indemnité de licenciement de l’actuel coach des Diables. L’Union belge fait face à de gros problèmes financiers et un limogeage serait une catastrophe. Et pour corser le tout, le principal intéressé profite à présent de cette impasse pour n’en faire qu’à sa tête.

Wilmots veut en effet désigner Enzo Scifo comme entraîneur de l’équipe espoirs, brandissant une clause de son contrat stipulant qu’il est « en charge de la supervision du staff des U18, U19 et U21 ». Mais qu’implique exactement cette notion de « supervision » ? La clause fait-elle de lui un décideur suprême ou un simple consultant ?

En tout cas, le conseil d’administration de l’Union belge se montre très peu compréhensif à son égard. Guy Craybex, responsable de l’accompagnement des espoirs, ne mâche pas ses mots dans le Nieuwsblad : « j’estime qu’un coach doit pouvoir être compris par l’ensemble d’un groupe. S’il s’exprime en anglais, cela ne me pose pas de problème. Mais Scifo ne parle que le français, et le groupe est essentiellement néerlandophone. »

Certains avaient déjà du mal avec Walem, qui parlait pourtant néerlandais

Avec Johan Walem, qui pratique pourtant couramment le néerlandais, c’était déjà difficile pour certains, ajoute Hans Vanaken. Et puis, l’assistant des espoirs, Jean-François Remy, ne parle lui aussi que le français. Pour Craybex, choisir Enzo Scifo est donc hors de question. « Retournez la situation et imaginez confier un groupe de joueurs francophones à un entraîneur et un assistant ne parlant qu’en néerlandais. Tout le monde trouverait cela inacceptable. »

Le point figure à l’ordre du jour du conseil d’administration de l’Union belge de la semaine prochaine. Tout porte à le croire : les dirigeants préciseront à nouveau à Wilmots qui est le vrai patron. Sauf évidemment s’ils souhaitent éviter un conflit ouvert avec le sélectionneur national. Mais que les administrateurs de l’Union belge de football aspirent précisément à une telle humiliation ne semble pas moins plausible.

Wouter Verschelden

Traduit du néerlandais par Guillaume Deneufbourg

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