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Johan Bonny, l’évêque belge qui tient tête au Vatican conservateur
19·03·21

Johan Bonny, l’évêque belge qui tient tête au Vatican conservateur

Johan Bonny est évêque d’Anvers depuis 2008. En 2015, il était pressenti pour succéder à Monseigneur Léonard en tant que primat de Belgique. Ses opinions progressistes sur la question homosexuelle, notamment, lui auront peut-être fermé la porte de cette haute fonction ecclésiastique, au profit de Mgr Jozef De Kezel. Aujourd’hui, Mgr Bonny n’en démord pas : l’Église doit se mettre en phase avec les mœurs de la société contemporaine.

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image de Fernando Pendas via Pixabay

L’homosexualité reste un « péché », et les curés ne sont dès lors pas autorisés à bénir les unions entre deux personnes du même sexe. Ainsi soit-il, estime la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF). Avec de tels propos, l’institution, qui fait office de chien de garde de la doctrine catholique au Vatican, va à l’encontre même du pape François. L’an dernier, le pontife avait déclaré que les relations holebi méritaient quelque sorte de reconnaissance. « Dieu ne cesse de bénir ses ouailles, mais il ne peut bénir le péché et, par conséquent, ces pratiques », rétorque à présent la CDF. Si François n’est pas nécessairement d’accord avec cette affirmation, il n’a guère eu d’autre choix que de souscrire au texte, écrit sous forme de responsum.

La colère ardente de la communauté LGBTQ était à prévoir. Mais la réaction de l’évêque d’Anvers, Johan Bonny, a quant à elle de quoi surprendre et témoigne d’un grand courage. « J’éprouve un réel sentiment de honte à l’égard de mon Église », explique-t-il. « Je demande pardon à toutes les personnes chez qui ce responsum a suscité douleur et incompréhension. Aujourd’hui, je partage leur désarroi. » Selon Monseigneur Bonny, le synode des évêques de 2015 sur la question du foyer et du mariage était en grande partie sur la même longueur d’ondes que lui. « Pour qu’il y ait péché, il faut qu’il y ait méfait. Or ce n’est ni le dessein, ni la conséquence de l’homosexualité. De tels concepts ne sont pas dignes de notre théorie morale », poursuit l’évêque, tenant ainsi tête aux forces conservatrices de Rome.

Agir selon les valeurs chrétiennes plutôt que de se fixer sur l’orientation sexuelle

En refusant d’adapter sa doctrine officielle aux normes et aux valeurs actuelles, l’Église catholique repousse non seulement les holebis, mais également les membres de la famille et les amis. Et elle n’agit pas en vertu de valeurs chrétiennes, mais en fonction de l’orientation sexuelle. Malgré la désertification continue de nos églises, le Vatican opte en âme et en conscience pour une Église élitiste, en comité restreint, où la rigueur liturgique est élevée au rang de valeur suprême. Ce faisant, elle rechigne également à clarifier une position ambigüe, en tant qu’institution d’autorité morale, à l’égard de millions de holebi opprimés et persécutés dans les quatre coins du monde.

La déception de Johan Bonny, qui est passé à côté du titre d’archevêque, ne change rien à l’affaire : il a amplement raison. Sa colère est la nôtre. Mais veillons, comme le courageux évêque, à l’évacuer en direction du Saint-Siège. À moins que vous ne soyez convaincu dur comme fer que des millions de croyants, de curés et autres serviteurs de l’Église cherchent du réconfort dans les bras d’un dieu homophobe qui prône un amour sélectif du prochain.

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