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25·05·16

Attentat au Musée Juif : «Aujourd’hui, tout le monde est une cible»

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Photo Twitter

Traducteur⸱trice Margaux Hoebeke

Deux ans après l’attentat au Musée Juif, la vie de la communauté juive à Bruxelles a clairement changé. Désormais, la sécurité est le maître-mot. Et pourtant, l’antisémitisme demeure un problème. Quelque 300 Juifs ont quitté la Belgique au cours de l’année dernière – les arguments économiques intervenant toutefois aussi dans cette décision.

La protection des Juifs belges et des lieux symboliques juifs a gagné en importance depuis l’attentat. « Il est clair que notre vie est devenue beaucoup plus sûre », déclare Serge Rozen du Comité de Coordination des Organisations juives de Belgique (CCOJB) à BRUZZ. « En soi, c’est une bonne chose. Mais il est regrettable que nous ayons besoin de ce genre de protection. Après l’attentat au musée, nous étions sous le choc de voir soudain apparaître des militaires dans la rue. Aujourd’hui, c’est presque une évidence. »

L’attentat a agi comme une sorte d’électrochoc, mais pas pour la communauté juive en elle-même : « Le sentiment d’insécurité que partagent les Juifs existe depuis bien avant l’attentat. Mais ce n’est que depuis le 24 mai 2014 que le monde extérieur a pris conscience qu’il s’est passé quelque chose », dit Rozen.

Après l’attentat au Musée Juif, d’autres drames ont encore eu lieu : les attentats de Paris et Bruxelles ont été encore plus dévastateurs et angoissants que celui du musée. Le climat qui s’est installé après ces attaques est tout à fait différent, ajoute Rozen : « La menace est désormais bien plus vaste. Au moment de l’attentat au Musée Juif, seule la communauté juive était visée. Lors des attentats du 22 mars, chacun est devenu une cible potentielle. »

Antisémitisme
La sécurité a beau s’être grandement améliorée, on constate que l’antisémitisme ne disparait pas. Selon Rozen, il est encore omniprésent dans la société belge. « Cela commence sur les bancs de l’école. De nombreux élèves juifs doivent changer d’école à cause de réactions anti-juives, certainement à Bruxelles. C’est déjà une première étape vers une séparation avec la société belge ».

En effet, les Juifs continuent à quitter la  Belgique. Rozen estime à 300 le nombre de Juifs belges ayant émigré l’année dernière. Et ce n’est pas seulement à cause de l’antisémitisme ou des menaces terroristes : « Les jeunes issus de la communauté juive sont nombreux à ne plus considérer l’Europe comme un continent d’avenir. La dimension économique joue un rôle important dans ce constat. L’expansion constante de la communauté musulmane y contribue toutefois également », ajoute le président du CCOJB.

Comment Rozen envisage-t-il l’avenir ? « Je suis optimiste : une société où toutes les communautés pourraient coexister en paix est toujours possible. La communauté juive a certainement un avenir en Belgique, mais tout avenir dépend d’un contexte. Et pour l’instant, il n’est pas rose. »

Selon Rozen, le rôle du gouvernement doit être plus grand, par exemple en se montrant plus strict avec l’antisémitisme, que ce soit à l’école ou sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, la relation avec la communauté musulmane demande encore beaucoup de travail : « On compte entre 30 et 40.000 Juifs en Belgique. La communauté musulmane est 15 fois plus grande. À court terme, il est difficile de resserrer les liens entre les deux, mais leur relation doit s’améliorer. La communauté musulmane fait écho à ce souhait, mais elle devrait l’affirmer plus fort et plus fermement. »

 

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