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22·02·18

Les votes francophones ont diminué de moitié à cause de la scission de BHV

Temps de lecture : 3 minutes
Peter De Lobel
Auteur⸱e
Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

La scission de l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde a causé une perte de 50 % des voix pour les francophones. Dans les communes à facilités, trois quarts des électeurs votent francophone, surtout pour le MR.

Il fallait s’y attendre : après la scission de BHV, le nombre de voix pour les partis francophones a chuté. En effet, depuis 2014, seuls les francophones des communes à facilités de la périphérie bruxelloise pouvaient encore voter pour les ténors des listes bruxelloises. Une étude de l’institut Vives, menée par Bart Maddens et Gert-Jan Put, détaille la répartition des voix.

Les voix en faveur des partis francophones ont diminué de moitié. Il est certes difficile de comparer exactement les dernières élections à celles de 2010, car les frontières des arrondissements électoraux diffèrent. Néanmoins, on observe que dans cet arrondissement, un électeur sur cinq (21,2 pour cent) a voté pour une liste francophone en 2010, contre seulement 9,2 en 2014.

Il s’agit avant tout d’un effet « mécanique » de la scission de BHV. Avant, des personnalités comme Joëlle Milquet (CDH), Laurette Onkelinx (PS) et Olivier Maingain (FDF) pouvaient attirer des voix dans tout BHV. Depuis la scission, les électeurs des communes à facilités doivent choisir entre une liste bruxelloise et une liste du Brabant flamand.

En 2014, seul le FDF (aujourd’hui Défi) a présenté une liste dans le Brabant flamand. Les autres partis francophones n’ont plus fait cet effort. Ils considéraient qu’ils n’avaient en effet aucune chance d’obtenir le moindre siège à la Chambre dans cet arrondissement. « Les électeurs francophones qui n’adhéraient pas aux idées du FDF se sont donc résolus à voter pour une liste flamande ou se sont abstenus », analyse Gert-Jan Put, un des auteurs de l’étude.

Trois quarts de francophones

Aux élections fédérales de 2014, dans toute la périphérie flamande, 14,5 pour cent des électeurs ont voté pour une liste francophone. Dans les communes à facilités, où il est possible de voter pour des personnalités bruxelloises, on atteint des pics de 62,4 pour cent, avec le MR qui dépasse de loin les autres partis.

C’est à Linkebeek et Kraainem que la francophonisation des électeurs est la plus forte. Dans ces communes, jusqu’à trois quarts des électeurs votent pour une liste francophone à Bruxelles. Par contre, dans des communes comme Asse, Merchtem et Meise, où le FDF était le seul choix en 2014, on ne vote quasiment pas francophone. Autrement dit, ce sont des voix perdues pour ce parti.

Malgré tout, Défi est bien décidé à représenter une liste dans le Brabant flamand. « Pour nous, c’est une question de principe, explique Sophie Rohonyi, la responsable du parti en périphérie. Nous voulons offrir aux francophones de la périphérie la possibilité de voter pour un parti francophone, tout comme avant. Même si nous savons que nous avons très peu de chances d’obtenir un siège. »

Un symbole pour la N-VA

A l’inverse, depuis la scission de BHV, il est pratiquement impossible pour un parti flamand d’obtenir un siège à Bruxelles. Quoique… La N-VA et le Vlaams Belang ont obtenu en 2014 respectivement 23,5 et 32 pour cent des voix flamandes de la capitale pour la Chambre. Pourtant, en théorie, ces voix seront perdues aussi. « Mais il n’est pas impossible de dépasser le seuil d’éligibilité. Les derniers sondages indiquent que la N-VA a beaucoup de succès à Bruxelles. Le parti pourrait appeler ses électeurs des communes à facilités à voter pour sa liste », explique Gert-Jan Put.

Bien entendu, ces électeurs ne pourront voter qu’une seule fois pour la Chambre : soit pour la liste bruxelloise, soit pour la liste du Brabant flamand. Les partis devront donc faire le bon choix. « Symboliquement, il est peut-être plus intéressant pour la N-VA d’obtenir un siège en tant que parti flamand à Bruxelles-Capitale, mais le pari est risqué. »

Le MR en tête

Dans les communes à facilités, c’est le MR – dont le président de l’époque était Charles Michel – qui a tiré le gros lot avec 26,7 pour cent des voix. Le FDF occupait la deuxième marche du podium avec seulement 17 pour cent. Il était suivi par l’Open VLD (12,8 %) et la N-VA (10,3 %), tous deux devant le PS (8,3 %).

En 2019, la bataille sera serrée. Après la tentative ratée du CDH d’évincer le PS de la majorité bruxelloise l’été dernier, c’est Olivier Maingain et son parti Défi qui ont tiré les marrons du feu. En effet, Défi est sorti en tête du sondage d’octobre De Standaard/VRT/La Libre/RTBF, et Olivier Maingain est devenu l’homme politique le plus populaire de Bruxelles. Et il est permis de penser qu’il en sera de même dans son fief, à savoir les communes à facilités.

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