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26·07·17

De Standaard : De Wever et Geens ont tous deux raison

L’article traduit ci-dessous est au centre d’un débat très médiatisé ces dernières heures en Flandre. Bart De Wever, particulièrement mécontent du travail du journaliste du Standaard lui a répondu, via le site internet de la N-VA, dans une lettre d’opinion que DaarDaar traduira également et que vous retrouverez sur notre site internet très bientôt.

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Par Michael C. Berch (User:MCB) — self-made photograph uploaded by maker, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4236249

La fuite de deux criminels a provoqué l’ire du bourgmestre anversois, Bart De Wever (N-VA), qui s’en est pris au ministre de la Justice, Koen Geens (CD&V). Les problèmes relevés autour du fonctionnement du Corps de sécurité sont bel et bien réels. Or, en l’occurrence, cette évasion est à mettre sur le dos de la police.

Que s’est-il passé, au juste ?

Jeudi dernier, deux criminels ont décidé de prendre la poudre d’escampette lors de leur transfert vers la chambre des mises en accusation d’Anvers. Selon De Wever, soutenu dans sa démarche par Bruno Luyten, président « engagé » de la cour d’appel d’Anvers, il s’agissait là de la conséquence du sous-effectif structurel du Corps de sécurité, unité mise sur pied il y a quinze ans pour prêter main forte à la police dans le transfert de détenus

De Wever a-t-il raison ?

Non. La responsabilité d’une telle opération incombe pleinement à la police locale. Les membres du Corps de sécurité – qui ne sont pas armés, soit dit en passant – ont pour mission de « renforcer », pas de « remplacer ». L’évasion est à mettre sur le compte d’une « erreur humaine », commise par les deux agents en question. Des membres du Corps de sécurité étaient pourtant disponibles pour les assister. La police a malgré tout décidé de procéder elle-même au transfert. Il n’est pas « joli joli », pour reprendre les termes de Geens, de jeter la faute sur les autres.

Existe-t-il des problèmes au sein du Corps de sécurité ?

Tout le monde s’accorde à le reconnaître. Depuis qu’elle a vu le jour, l’unité est défectueuse. Les responsabilités partagées (Intérieur et Justice) sont, en pratique, sources de problèmes. Aussi étrange que cela puisse paraître, Anvers faisait office d’exemple récemment encore avec son équipe chargée des transferts de détenus (GEOV-team). Le corps et la police collaboraient en toute harmonie. Mais un groupe WhatsApp, notamment, où étaient proférées des remarques racistes, a mis certains membres en cause. Ces derniers temps, les « incidents liés à des retards » sont monnaie courante. Le fait que des membres du corps soient également placés aux portiques de sécurité – tâche qui, légalement, n’est pas de leur ressort – ne résout rien à l’affaire.

Les manquements au sein du Corps de sécurité causent également des problèmes ailleurs. L’alternative visant à interroger les détenus par vidéoconférence est soupesée par la Cour constitutionnelle. Le Corps de sécurité compte au total 440 membres, qui sont répartis dans les quatre coins du pays en fonction des besoins. Au vu du nombre de procès qui s’y tiennent, Bruxelles est bien servie. De Wever avance que le chiffre de 77 membres n’a jamais été atteint. Une affirmation que le SPF Justice ne dément pas, tout en soulignant qu’aucun engagement n’avait jamais été pris en ce sens. Anvers dispose actuellement de 36 membres. Un effectif encore amoindri par l’absentéisme et les enquêtes disciplinaires.

Qu’en est-il de la suite des opérations ?

La semaine dernière, le gouvernement fédéral a décidé de créer un Service de sécurité générale et de le doter de 1.700 personnes. Ce service absorbera le Corps de sécurité et sera vraisemblablement opérationnel d’ici le milieu de l’année 2018.

Quel est l’objectif poursuivi par De Wever ?

Les observateurs estiment/espèrent qu’il s’agit d’une stratégie de déstabilisation à l’échelon local du bourgmestre qui, par un concours de circonstances, a eu une résonnance médiatique sur le plan national. Par ailleurs, le rôle joué par Serge Muyters, le commissaire divisionnaire, fait l’objet de spéculations. Celui-ci entend décharger son corps des tâches qui ne relèvent d’ordinaire pas de la compétence de la police. Et pour terminer, De Wever a beau avoir tiré à boulets rouges sur Geens, il s’avère que, finalement, il n’a pas trouvé le temps de s’entretenir avec ce-dernier cette semaine.

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