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2021 : Année de l’incertitude ?
25·12·20

2021 : Année de l’incertitude ?

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

Crédit : Gerd Altmann via Pixabay

Fabrice Claes
Traducteur Fabrice Claes

Au moment même où les vaccins apportent une lueur d’espoir, une nouvelle variante du coronavirus suscite à nouveau l’incertitude, tandis que les courbes montantes ne nous permettent pas d’entrevoir le moindre assouplissement en janvier. Le premier ministre a beau claironner que 2021 sera l’année de l’espoir, les plus pessimistes préféreront l’appeler « l’année de l’incertitude ». Comment aborder cette année où rien, apparemment, ne pourra se planifier ?

Nous sommes capables de supporter une semaine de merde au bureau dans la seule perspective d’aller boire un verre avec les amis le samedi soir.

S’il est bien une aptitude qui caractérise notre espèce, c’est celle de pouvoir se projeter dans l’avenir. Si nos ancêtres préhistoriques, qui n’étaient ni les plus rapides, ni les plus forts, ont pu tenir le coup mieux que toute autre espèce, c’est parce qu’ils pouvaient chasser leurs proies jusqu’à la mort. C’est notre capacité à imaginer les conséquences de nos actes qui nous permettait de traquer des bêtes pendant plusieurs heures. Et aujourd’hui, nous ne sommes plus nombreux à traquer l’antilope, nous continuons à appliquer ce même principe avec encore plus de vigueur qu’auparavant. Nous sommes même capables de répéter des gestes pendant des mois à la chaîne dans le but de réaliser nos rêves de plages exotiques et de seaux de caïpirinha. Nous sommes capables de supporter une semaine de merde au bureau dans la seule perspective d’aller boire un verre avec les amis le samedi soir. Ou d’adopter un mode de vie sain pendant plusieurs mois pour pouvoir s’inscrire aux 20 km de Bruxelles. Lors de cette première année de pandémie, nous avons appris à vivre avec des projets sans que ceux-ci ne puissent se réaliser. Nous avons réservé des tickets de concert, des voyages, des cures de bien-être ou des dîners auxquels nous n’avons jamais participé. En 2021, nous passons à l’étape ultérieure, celle où nous n’osons même plus prévoir quoi que ce soit.

Peut-être votre vie sera-t-elle un peu moins passionnante que d’habitude

Aurions-nous finalement atteint cet état de pleine conscience que nous ont procuré notre abonnement aux magazines Flow ou Happinez ou l’achat d’un tapis de yoga hors de prix ? Il faut dire qu’elle était désirable, cette conscience de l’instant présent, lorsque nos agendas débordaient d’activités et que nous subissions en permanence la peur de rater le moindre événement. Mais vivre dans l’instant présent quand celui-ci sent le gel désinfectant plutôt que la bougie parfumée à l’encens, c’est tout à coup beaucoup moins avenant. Bon, peut-être faites-vous partie des heureux élus dont le métier permet d’exprimer toute leur créativité. Peut-être êtes-vous entouré d’une famille chaleureuse. Peut-être votre imagination vous permet-elle de trouver des moyens d’égayer vos journées malgré tout, comme mon ami qui, ce week-end, a tenté de gravir 8 200 m – à peu près la hauteur du Mont Everest – en montant et en descendant des terrils. Peut-être votre vie sera-t-elle un peu moins passionnante que d’habitude, mais que vous survivrez tant bien que mal à cette année. Peut-être même vous dites-vous, fataliste, que tout le monde devra bien finir par se résigner.

Les périodes d’incertitude contribuent à l’anxiété et à la dépression

Cependant, pour beaucoup de gens (bien plus qu’on ne se l’imagine), établir des plans relève de la stratégie de survie. Ces gens-là étaient déjà à la limite de ce qu’ils pouvaient supporter. Comme l’ont déjà établi de nombreuses études, les périodes d’incertitude contribuent à l’anxiété et à la dépression. Nous ne recevons, pour l’instant, pas de chiffres quotidiens à cet égard, comme nous en recevons pour les cas de coronavirus et les hospitalisations. Pourtant, tous les signaux – listes d’attente chez les psychologues, appels aux numéros d’assistance téléphonique – semblent indiquer que cette crise-là est tout aussi réelle. Nous apprenons aux citoyens à éviter le coronavirus – en portant un masque, en se lavant les mains, en gardant ses distances – mais nous ne leur apprenons pas à vivre dans ces circonstances. Nous sommes aux portes d’une année qui sera marquée par l’incertitude. Avant de l’aborder, il est urgent de placer le sujet du bien-être psychologique au cœur de nos préoccupations, et de prévoir… des plans à ce sujet.

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