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20·09·18

Les germanophones libérés d’un fardeau

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(cc) Free-Photos via Pixabay

Auteur⸱e
Ludovic Pierard
Traducteur⸱trice Ludovic Pierard

Les germanophones sont aujourd’hui libérés d’un fardeau. Un fardeau si lourd qu’ils auraient pu être réveillés par un tremblement de terre de magnitude 4 sur l’échelle de Richter lorsqu’il est tombé. Il devait en effet être plus ou moins l’heure de se lever quand une percée historique fut réalisée à Eupen : le transfert de la Région wallonne vers la Communauté germanophone de l’aménagement du territoire, une compétence essentielle.

Comme chacun sait, l’être humain s’habitue vite aux nouvelles situations. Il est donc utile de marquer un temps d’arrêt de temps à autre. De s’octroyer une pause. Le fait que la Communauté germanophone possède désormais autant de pouvoir et d’autonomie dans le cadre de la structure fédérale de l’État belge est tout sauf évident. Ces derniers mois nous rappellent encore ces jours où les débats faisaient rage au Parlement bruxellois pour l’ouverture de l’article 59ter de la constitution, posant ainsi les fondements du développement de l’autonomie de la Communauté germanophone. C’était pendant les années 1970, celles de la première crise pétrolière et des dimanches sans voiture.

Tout vient à point à qui sait attendre. Personne ne peut prédire aujourd’hui si la Communauté germanophone deviendra un jour une quatrième Région à part entière au sein de la Belgique fédérale. Ils sont en tout cas quelques-uns à porter cette vision dans leur cœur. La disparition de ce fardeau ouvre un boulevard aux grandes visions.

Toutefois, l’essentiel est ailleurs. La Communauté germanophone dispose aujourd’hui d’un paquet de compétences cohérent et des moyens requis pour les exercer afin d’améliorer le vivre ensemble sans en faire supporter le coût par les autres Belges. D’où l’importance que la Région wallonne et la Communauté germanophone concluent des accords équitables. Il est impensable qu’un côté ait le sentiment d’être dupé par l’autre. La Belgique est un petit pays. Et dans un petit pays, la probabilité de se croiser couramment, et non pas une ou deux fois, est grande. De toute façon, sans coopération, rien ne peut marcher dans un État aux structures aussi complexes. On peut le regretter. Mais on peut également voir le verre à moitié plein : mieux vaut coopérer et dialoguer, plutôt que d’être obligé, pour chaque euro consacré d’un côté, de dépenser le même euro de l’autre, comme c’est le cas en Belgique depuis un certain temps. Pour constater au bout du compte que les caisses sont vides. C’est du vécu !

Revenons-en à la Communauté germanophone : avec la nouvelle compétence de l’aménagement du territoire, son gouvernement dispose d’un instrument fantastique. Il doit toutefois l’utiliser pour servir réellement la population, en simplifiant la procédure, en diminuant les coûts, en réduisant les contrariétés et en améliorant les résultats. Pour les individus et la communauté.

« Ministrare » signifie servir. Si la politique sert les citoyens, elle pourra compter sur leur estime. L’urbanisme est justement une matière où nombre d’entre eux scruteront la moindre amélioration par rapport au passé. C’est là que l’action du gouvernement sera mesurée, à raison.

En ce sens, on peut pardonner aux ministres de la Communauté germanophone d’avoir bu un petit verre de champagne hier. Mais maintenant, l’heure est venue de travailler dur et de favoriser la coopération entre les partis, entre la Communauté et les communes, entre la Communauté germanophone et la Région wallonne, pour, en fin de compte, améliorer encore un peu la situation dans les Cantons de l’Est. Sur le thème de l’aménagement du territoire, la politique peut et doit peser le pour et le contre avec rigueur, entre les exigences des uns et les droits des autres. Une mission pas toujours simple sur un territoire restreint. La proximité est une opportunité. Les risques inhérents doivent être bannis.

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