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Le cauchemar de 37 familles : quand le rêve immobilier tourne au désastre
13·04·23

Le cauchemar de 37 familles : quand le rêve immobilier tourne au désastre

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Ralph de Pixabay

En Flandre Occidentale, 37 familles engagées dans un projet de construction de la maison de leurs rêves ont vu ce rêve se muer en cauchemar. Elles avaient cru aux promesses d’une jeune entreprise, promesses qui se révèlent aujourd’hui trop belles pour être vraies. La société a déposé le bilan la semaine dernière, occasionnant à ses clients — et à ses sous-traitants — de sérieux soucis financiers.

La fédération sectorielle Embuild n’a pas tardé à pointer du doigt le (précédent) gouvernement flamand qui, en 2017, a abrogé la Vestigingswet. Cette loi sur les implantations commerciales imposait aux candidats-entrepreneurs d’apporter la preuve de certaines compétences avant d’être autorisés à exercer certains métiers. Cette obligation visait les métiers de boucher, de coiffeur ou d’exploitant de friterie, mais aussi de plombier, de couvreur et d’entrepreneur en bâtiment. Pour le secteur du bâtiment, cette loi a été abrogée en 2019.

Le lobby Embuild — qui dénonce depuis des années cette décision, qualifiée de gaffe politique — n’a pas tardé à crier une fois de plus son indignation après les faits rapportés à Roulers. Or cette récupération semble simpliste. En effet, l’ancienne vestigingswet ne s’est jamais appliquée aux promoteurs immobiliers. Un entrepreneur qui se contentait de vendre des terrains et des esquisses en 3D — comme cette société de Roulers — pouvait déjà le faire avant 2019 sans aucune obligation de prouver ses compétences professionnelles. Preuve qu’on ne résoudra pas ce problème par une simple remise en place de l’ancien texte de loi.

Mais alors, que faire ? Pour commencer, peut-être le consommateur devrait-il apprendre à se munir d’une saine dose de méfiance. En 2023, plus que jamais, il est très simple de vérifier sur Internet à qui on a affaire. Si en plus, chaque citoyen osait réclamer à des vendeurs de projets immobiliers un peu trop zélés quelques références (et les vérifier), il serait déjà nettement mieux armé contre les charlatans.

« Dans le secteur flamand de la construction, le nombre de faillites atteint des sommets. Alors qu’en Wallonie et à Bruxelles, il diminue. »

En revanche, le secteur de la construction n’a pas tort de plaider pour un retour vers une certaine forme de contrôle public. Avec les nouvelles normes d’isolation, construire et rénover n’a encore jamais été si complexe, ni si onéreux. Pour le consommateur, le risque d’erreurs d’évaluation et donc de lourdes pertes a sensiblement augmenté. Pour les pouvoirs publics, exiger qu’un entrepreneur — qui travaille avec les économies de familles et de personnes isolées — fasse preuve d’un minimum de connaissances professionnelles n’est certainement pas excessif. Cela revient d’ailleurs aussi à protéger certains citoyens convaincus de gagner facilement de l’argent en créant leur propre petite entreprise de promotion immobilière, mais qui se retrouvent très vite noyés dans un océan de dettes, entraînant à leur suite d’autres entrepreneurs. Dans le secteur flamand de la construction, le nombre de faillites atteint des sommets. Alors qu’en Wallonie et à Bruxelles, il diminue. Justement dans les deux régions où il existe encore une loi encadrant l’accès à la profession. Serait-ce un hasard ?

La Flandre semble bien avoir eu tort de supprimer totalement les contraintes imposées aux débutants dans le secteur de la construction. À force de vouloir stimuler l’entrepreneuriat flamand, l’Open Vld, la N-VA et le CD&V ont voulu aller trop vite, trop loin. Il est grand temps de resserrer la bride.

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