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14·12·17

La Flandre investit dans le rail belge, et c’est tout à son avantage

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Nanthapong

Auteur⸱e
Ludovic Pierard
Traducteur⸱trice Ludovic Pierard

Il s’est fait attendre, mais l’accord sur le plan d’investissement de la SNCB pour la période 2018-2022 est enfin en bonne voie. Outre les 371 millions promis par le Fédéral à la Flandre, la Région débloquera elle-même un montant supplémentaire de 100 millions par le biais d’un cofinancement. Cet investissement doit permettre d’accélérer la mise en œuvre des onze priorités flamandes pour le rail.

C’est une bonne nouvelle pour nous, car une grande partie de cet argent est destinée au Limbourg. Cette décision prouve combien les investissements ont été réduits à peau de chagrin ces dernières années dans notre province. Mais aussi combien les signaux de détresse envoyés étaient justifiés, même s’ils suscitent parfois des réactions quelque peu compatissantes dans le Vlaamse Ruit (losange formé par les villes de Bruxelles, Anvers, Gand et Louvain, ndlr), le poumon économique de la Flandre. L’électrification et la mise à deux voies des lignes Mol-Hamont et Balen-Zonhoven renforceront la liaison avec le centre du pays et peut-être, à terme, le Rhin d’acier, entraînant des retombées positives pour le port d’Anvers.

Pour autant, force est de constater que de grandes parties du Limbourg sont toujours dépourvues de transports publics dignes de ce nom. Mis à part quelques travaux préparatoires, le dossier de la nouvelle ligne ferroviaire prévue entre Hasselt et Neerpelt, pourtant déclaré « priorité des priorités » par le ministre-président flamand, Geert Bourgeois (N-VA), restera au point mort jusqu’en 2022.

Évitons toutefois de nous montrer trop critiques. Par ce financement, la Flandre donne à tout le moins le signal qu’elle se préoccupe des transports en commun. Cent millions, ce n’est pas rien, d’autant plus dans un domaine qui ne relève pas de ses compétences. La pilule fut d’ailleurs longtemps difficile à avaler, surtout à la N-VA. Pourquoi la Flandre devrait-elle payer pour un investissement auquel elle a droit par le biais de l’échelon fédéral ? Malgré la concession du ministre Weyts dans ce dossier, des critiques se faisaient toujours entendre hier, également dans les cercles nationalistes flamands, quant à ce choix d’un cofinancement.

En réalité, la N-VA n’a pas vraiment tort. D’abord le rail, et puis ? Où s’arrêtera-t-on ? D’un autre côté, il ne faut pas oublier que les différentes réformes de l’État, souhaitées par la N-VA, n’ont cessé de dépouiller le Fédéral et que cette législature doit épargner 2,1 milliards d’euros sur le chemin de fer.

Il nous paraît logique que la Flandre participe aux investissements. Cette action donne un coup d’accélérateur aux projets, ce qui est bon pour la mobilité et l’économie de la Région. La seule alternative serait de régionaliser le rail, comme le réclame la N-VA, pour que la Flandre en prenne le contrôle. Mais ne serait-ce pas là nier sa fonction de moyen de transport destiné aux longues distances ? Et que faire des liaisons ferroviaires qui traversent la frontière linguistique ? Les couper reviendrait à séparer encore un peu plus la Belgique. Ce qui, bien entendu, peut aussi être un but en soi.

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