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En Flandre, énergie partagée est loin de rimer avec gratuité
30·03·23

En Flandre, énergie partagée est loin de rimer avec gratuité

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

Image par Hans de Pixabay

Maxime Kinique
Traducteur Maxime Kinique

Cinq fournisseurs d’énergie appliquent déjà des frais particulièrement élevés aux personnes qui partagent leur énergie avec leurs voisins ou leur famille. Cela fait fulminer le CD&V et la N-VA, qui dénoncent un « sabotage » et exigent que la VREG, le régulateur du marché flamand de l’énergie, examine ce dossier.

Ces derniers mois, le Gouvernement flamand, la ministre de l’Énergie Zuhal Demir (N-VA) et le gestionnaire de réseau Fluvius n’ont pas ménagé leurs efforts pour promouvoir le partage de l’énergie. Les personnes qui ont fait installer des panneaux solaires et disposent d’un excédent d’électricité peuvent vendre cet excédent à leurs voisins ou leur famille via le système du « partage de l’énergie ». Le prix de cette transaction est négocié entre les deux parties et tout le monde est gagnant : l’excédent d’électricité rapporte un peu plus au vendeur que s’il l’injectait sur le réseau vu l’indemnité de rachat maigrelette payée par les fournisseurs d’énergie, alors que l’acheteur peut négocier un prix inférieur à ce qu’il paie chez son propre fournisseur. Après des débuts hésitants, ce système de partage de l’énergie est aujourd’hui déjà utilisé à plus de 1.200 endroits.

Trop beau pour être vrai

Mais l’histoire semble trop belle pour être vraie. Car entretemps, cinq fournisseurs d’énergie appliquent déjà des frais aux personnes qui leur déclarent leur intention de participer à ce système, comme l’a constaté la VREG, le régulateur du marché flamand de l’énergie.

Chez Mega, ces frais atteignent 150 euros par an et sont dus aussi bien par le vendeur que par l’acheteur de l’énergie partagée. Même tarif chez Luminus, le numéro 2 du marché en Flandre. Quant au numéro 3, Eneco, il réclame 60 euros annuels aux deux parties. Et ce n’est pas tout car les clients de Dats 24 et d’Octa+Energie doivent eux aussi payer, désormais, des frais administratifs s’ils décident de participer au système du partage de l’énergie. Les acteurs du marché de l’énergie « disposent de cette liberté commerciale », selon la VREG.

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Des frais administratifs « volontairement dissuasifs »

Au sein du gouvernement flamand, la N-VA et le CD&V ont toutefois exprimé leur vive indignation et parlent même de sabotage. « Le dispositif du partage de l’énergie permet à des particuliers d’économiser chaque année plusieurs centaines d’euros sur leur facture d’énergie. Aussi, lorsqu’un fournisseur demande 150 euros de frais administratifs tant au vendeur qu’à l’acheteur, il court-circuite délibérément le système », estime le député N-VA Bert Wollants.

Même son de cloche dans les rangs du CD&V. « En appliquant ces frais supplémentaires, les entreprises énergétiques concernées dissuadent volontairement leurs clients de participer à ce système », déclare Robrecht Bothuyne, député CD&V au Parlement flamand. C’est pourquoi son parti veut que la VREG calcule un « juste prix que les fournisseurs d’énergie seraient autorisés à appliquer pour le travail administratif limité qui leur incombe en vertu du système du partage de l’énergie. Ainsi, il sera vite clair aux yeux de tout le monde combien certains des montants appliqués actuellement sont exorbitants. »

Chez eConnection, une jeune entreprise qui facilite le partage d’énergie entre particuliers, on tire également la sonnette d’alarme. « Si vous êtes client·e chez un fournisseur d’énergie qui applique des frais aussi astronomiques, partager votre énergie n’est plus intéressant financièrement », souligne ainsi Ralph Bogaert.

Malgré ces critiques, les fournisseurs d’énergie concernés continuent d’affirmer que les frais qu’ils appliquent sont proportionnels aux efforts qu’ils doivent fournir.

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