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Les candidats-instits flamands médiocres en français: une matière à supprimer?
26·06·24

Les candidats-instits flamands médiocres en français: une matière à supprimer?

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Belga

L’argument a de quoi interpeller, tant ces deux professeures en Haute École à Anvers semblent scier la branche sur laquelle elles sont assises. Annelies Magerman et Aline Deforche, de la Karel de Grote Hogeschool, ne manquent pourtant pas d’arguments pour appuyer leur proposition – plutôt radicale.

Tout d’abord, les chiffres : celles et ceux qui souhaitent devenir instituteur ou institutrice (un cursus de trois ans en Haute École) doivent se soumettre à un examen de niveau en début d’année. Les résultats obtenus ne sont toutefois pas bloquants pour la suite : même ceux qui échouent sur toute la ligne sont autorisés à poursuivre. C’est sans doute une bonne chose, car les résultats de ce test d’entrée en français sont littéralement catastrophiques : seuls 5% des étudiants réussissent en grammaire, 16% en lecture et 41% en compréhension orale.

La grande majorité des futurs enseignants ont ainsi une connaissance du français très largement insuffisante. Le niveau attendu est celui de la sixième secondaire, mais manifestement, pour la majorité d’entre eux, cet objectif est inatteignable.

Des étudiants plus motivés

« Cela fait des années que nous observons cette tendance et la situation ne fait qu’empirer, insiste Annelies Magerman. Il faut agir. Lors des journées d’information, nous entendons régulièrement que beaucoup de jeunes qui voudraient se lancer dans l’enseignement sont en fait découragés par le français. D’autres abandonnent leurs études en cours de route en raison des difficultés qu’ils rencontrent avec cette langue. Même après trois ans, nous constatons que pour certains, leur niveau reste insuffisant ou vraiment à la limite. D’où notre proposition : faire du français un cours facultatif. Il ne se donne en définitive qu’en cinquième et sixième année de l’école primaire. Celles et ceux qui veulent enseigner à ce niveau devront évidemment faire montre de connaissances suffisantes en français, mais plus les autres. Conséquence : des étudiants plus motivés et un enseignement de meilleure qualité. »

Autre avantage, selon elles : remédier à la pénurie d’instits. « Certains étudiants ont d’excellentes compétences pédagogiques, mais sont nuls en français. Les voir échouer est un crève-cœur. »

Cette proposition a-t-elle une chance d’aboutir ? Le Conseil flamand des hautes écoles s’est dit prêt à l’examiner, mais le ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts (N-VA) n’y est pas favorable. « Vous allez vous retrouver avec deux catégories d’instituteurs, ceux qui sont capables d’enseigner le français et les autres, anticipe-t-il. De plus, dans certaines écoles, l’enseignement du français commence avant la cinquième. Nous devons relever la barre, pas la baisser. La formation des enseignants n’échappe pas à la règle. » Bonne chance à celui ou celle qui succèdera à Ben Weyts et qui devra trancher cette question….

Cours de remédiation obligatoires

Dans l’intervalle, les instances décisionnaires se sont déjà rendu compte du problème et ont imposé, à partir de l’année prochaine, un cours de remédiation en ligne. Nos deux enseignantes attendent de voir : « Nous avons déjà mis en place un cours de français supplémentaire en première année, mais en présentiel. Si ce cours de remédiation en ligne peut aider, tant mieux, mais attention au cercle vicieux », avertit Annelies Magerman. « En raison de la pénurie croissante de professeurs dans le secondaire, certains élèves n’ont parfois eu aucun cours de français pendant un ou deux ans Résultat : le niveau moyen dans les hautes écoles baisse, ce qui se ressentira à terme sur le niveau dans le primaire. »

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