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Campagne électorale : les partis flamands misent tout sur leurs ténors
06·06·24

Campagne électorale : les partis flamands misent tout sur leurs ténors

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) screenshot site Web VRT

Auteur⸱e
Laurence Hamels
Traductrice Laurence Hamels

En fait, il n’en a jamais vraiment été autrement : les présidents de partis, premiers ministres et autres huiles de la politique ont toujours largement attiré l’attention sur eux, et ce, pas seulement lors des campagnes électorales. Loin de là. C’est un phénomène persistant. L’attention qui leur est portée est proportionnelle à leur importance.

À l’approche de la mère de toutes les élections, cette réalité est incontournable. En effet, seuls quelques ténors sont omniprésents : Alexander De Croo, Bart De Wever, Petra De Sutter, Sammy Mahdi, Tom Van Grieken, Melissa Depraetere et Conner Rousseau. Aucun programme radiophonique ou télévisé et aucun journal ne fait l’impasse sur eux. « Ce sont en permanence les mêmes candidats et les mêmes déclarations. C’est encore pire que les rediffusions de la sitcom FC De Kampioenen », s’est indigné à la fin de la semaine dernière le chroniqueur et ancien conseiller en communication Noël Slangen lors de son intervention dans l’émission « De afspraak ».

Cela porte à croire que la campagne ne tourne qu’autour de quelques hommes et femmes politiques et que les autres doivent se contenter des miettes. En effet, pendant la campagne, l’essentiel est d’attirer le plus d’attention médiatique possible sur soi : la moindre minute arrachée dans les médias nationaux a nettement plus de poids que les heures ou les journées passées à serrer des mains sur des marchés, à faire du porte-à-porte, à distribuer des tracts ou à participer à des débats dans des écoles.

À six jours du moment fatidique, de nombreux hommes et femmes politiques que nous avons contactés à ce sujet ne veulent pas se plaindre de cette réalité et encore moins critiquer leur propre parti. Mais certains s’y risquent quand même, notamment Egbert Lachaert, ex-président de l’Open VLD et numéro deux sur la liste flamande des libéraux. « Les semaines qui précèdent le scrutin, les candidats se disputent l’attention. Mais ce sont les chefs au sein des partis qui décident. Ils désignent les participants à une émission, passant peut-être à côté d’autres personnalités plus adéquates. Certains s’en froissent, mais ils se trouvent impuissants face à cette situation », ajoute le premier échevin de Merelbeke.

La frustration est également palpable chez la ministre fédérale de l’Énergie, Tinne Van der Straeten (Groen), qui montre surtout les médias du doigt. Selon elle, de tout temps, les présidents de partis et les ténors ont occupé le devant de la scène. « Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que, lors de la campagne, il faut davantage mettre l’accent sur le contenu. Or, les ministres ne sont pas conviés aux débats qui concernent leurs matières respectives. C’était le cas pas plus tard que vendredi dernier dans l’émission « Terzake » de la VRT, consacrée à l’énergie. On parle beaucoup de moi, mais pas avec moi. »

Steven Coenegrachts (Open VLD), candidat limbourgeois tête de liste à la Chambre, déclare que cela ne le dérange pas trop, dans la mesure où la province du Limbourg est un cas à part et que, avec un journal comme Het Belang van Limburg et une chaîne de télévision régionale, une grande attention est portée à toutes les têtes de listes. « Mais effectivement, aujourd’hui, la campagne tourne autour des présidents et des têtes de listes, alors qu’avant, d’autres hommes et femmes politiques ou jeunes candidats faisaient aussi l’objet d’une certaine attention. C’était le cas de Freya Van den Bossche, que la télévision a révélée comme nouveau talent. »

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Paradoxe

Aujourd’hui, les médias sociaux permettent au monde politique de communiquer beaucoup plus directement avec les électeurs et de mener campagne. De plus, chacun doit être élu dans sa propre circonscription électorale provinciale. D’où l’importance de se rendre sur le terrain au niveau local et de parler avec les gens.

Le politologue Dave Sinardet (VUB) qualifie de paradoxal le fait que les partis choisissent de mettre à ce point en avant tel ou tel représentant. « Pour les élections nationales, comme nous n’avons pas de circonscription électorale fédérale ou flamande, on pourrait croire que les têtes de listes des différentes provinces sont mises en lumière, mais c’est juste l’inverse qui se produit. »

Pour autant, Dave Sinardet y voit aussi plusieurs raisons logiques. Par exemple, la campagne d’élection du président de l’Open VLD autour d’Alexander De Croo. « Il reste la seule bouée de sauvetage possible pour le parti. C’est donc en substance la stratégie adoptée par les partis. Ils ont le pouvoir de décider qui est envoyé sous les projecteurs. »

 

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