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La N-VA et le Vlaams Belang proche d’une majorité, De Croo en larmes… revivez les moments forts des élections en Flandre
10·06·24

La N-VA et le Vlaams Belang proche d’une majorité, De Croo en larmes… revivez les moments forts des élections en Flandre

Temps de lecture : 4 minutes
Aubry Touriel
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Contrairement à ce que tous les sondages prédisaient ces cinq dernières années, la N-VA a résisté et reste bel et bien le premier parti de Flandre. Certes, le Vlaams Belang progresse de 4 % et est arrivé à convaincre 22,7% des électeurs flamands, mais le parti d’extrême droite n’a pas réussi à dépasser la formation de Bart De Wever. Dans cet article, DaarDaar vous propose un récap’ des faits marquants de cette soirée électorale en Flandre.

4.914.000. C’est le nombre de Flamands convoqués pour se rendre aux urnes. Ce 9 juin, les électeurs du nord du pays ont envoyé un signal qui correspondait grosso modo aux sondages de ces cinq dernières années, à l’exception d’un point: la N-VA reste bel et bien le premier parti de Flandre. Si le Vlaams Belang reste en deuxième position, il progresse tout de même de 4 %. Au final, le parti d’extrême droite a convaincu 22,7% des électeurs flamands.

La N-VA reste le premier parti de Flandre et demeure incontournable

Que ce soit aux élections fédérales ou flamandes, la N-VA reste le premier parti de Flandre. Pourtant les tendances sont différentes en fonction du niveau de pouvoir. Au niveau régional, le parti nationaliste a limité la casse en ne perdant que près d’1 %. Sur les listes fédérales, à l’inverse, la N-VA a enregistré une légère hausse de près de 1%. C’est comme si les électeurs sanctionnaient à la fois le gouvernement flamand dont la N-VA était à la tête et qu’ils soutenaient l’appel du parti indépendantiste à mettre fin au gouvernement Vivaldi.

La N-VA est littéralement incontournable pour la formation d’un gouvernement flamand. Le Vlaams Belang et la N-VA ont ensemble la moitié des sièges du Parlement régional. Cela veut dire qu’à un siège près, ils auraient pu former une majorité, certes très instable. Le cordon sanitaire vacille, mais ne devrait pas rompre.

Cela veut toutefois également dire que si Vooruit, le CD&V, Groen et l’Open Vld voulaient s’allier pour former un gouvernement, ils n’y arriveraient pas non plus puisqu’ils obtiendraient 62 sièges, soit exactement la moitié des 164 sièges. Alors que les sondages annonçaient son parti à la dérive, Bart De Wever est devenu de facto incontournable et va d’ailleurs entamer sa mission d’informateur au niveau flamand.

Alexander De Croo en larmes

Alexander De Croo était le chef d’orchestre de la coalition Vivaldi (socialistes, libéraux, écologistes et CD&V). Alors que de nombreux commentateurs pensaient que l’aura du premier ministre jouerait en faveur de l’Open VLD, le parti libéral s’effondre en Flandre : de 13,1%, il passe à 8,4%.

Il s’agit d’un échec personnel pour Alexander De Croo puisque le recul est particulièrement marqué en Flandre Orientale, où le premier ministre menait la liste fédérale : de 17,9% en 2019 à seulement 11,4% cette fois. Bien que le parti recule partout, c’est dans cette circonscription que la chute est la plus sévère.

Face à ses militants, Alexander De Croo a félicité les vainqueurs des élections : N-VA, Vlaams Belang, Vooruit et le MR en Wallonie. « Pour nous, c’est une soirée difficile, nous avons perdu. Dès demain, je démissionnerai de mon poste de Premier ministre. Mais les libéraux sont forts, nous reviendrons !« , a-t-il conclu, sans pouvoir cacher son émotion devant les caméras lors de la conférence de presse.

Le PTB perce surtout à Anvers

Contrairement à la Wallonie, le PTB a aussi progressé en Flandre de 3 % aux élections régionales pour arriver à 8,3%, juste devant Groen et au coude-à-coude avec l’Open VLD. Dans le canton d’Anvers, l’évolution des votes pourrait donner un avant-goût des élections communales qui pointent le bout de leur nez en octobre prochain. Alors que la N-VA perd environ 4 %, le PTB  double son score. Il arrive soudainement en deuxième position avec 22,5 %, à seulement 3 % de la N-VA et devance dans la foulée le Vlaams Belang.

Ce dimanche soir, le président du PTB n’a pas caché sa joie lors de son discours au siège du parti marxiste : « Les électeurs ont parlé aujourd’hui. Le PTB est le grand gagnant des élections, en Flandre et à Bruxelles. » Tout au long du meeting, les sympathisants clamaient: « Nous sommes un, we zijn één ».

À Bruxelles, la liste Fouad Ahidar crée la surprise

Contrairement à ses résultats en Flandre, Groen enregistre de très bons résultats sur les listes néerlandophones pour la Région bruxelloise. Le parti écologiste flamand conforte sa pole position avec 22,8%, une hausse de 2 % par rapport à il y a cinq ans. Mais la véritable surprise, c’est la liste Fouad Ahidar. Avec sa deuxième place, ce député régional bruxellois au départ du Spirit puis le SP.A/Vooruit, a attiré 16,5% des votes néerlandophones.

Fouad Ahidar, qui présidait alors l’Assemblée de la Commission communautaire flamande (VGC) , s’était déjà distancé de Vooruit lors de l’affaire des propos racistes du président du parti, Conner Rousseau. En juin 2022, il avait été exclu du bureau politique de Vooruit pour avoir voté contre la consigne lors de l’examen du texte sur l’abattage sans étourdissement.

Bart De Wever sauve la Flandre des mains de l’extrême droite 

Vers la fin des familles politiques ?

Tom Ongena, président par intérim de l’Open VLD, a annoncé qu’il démissionnait. Son parti a perdu 5 % en 5 ans. Tom Ongena a aussi déclaré lors du débat entre présidents de partis post-élections sur la VRT que l’Open VLD se rangerait du côté l’opposition: « En dessous de 10%, nous ne recevons pas un mandat des électeurs. Le message est clair : ils ont dit qu’ils n’avaient pas besoin de nous. » Alors que le MR, son parti frère, est devenu le premier parti en Belgique francophone, que ce soit à Bruxelles ou en Wallonie, l’Open VLD semble choisir la cure d’opposition.

En parallèle, un phénomène similaire se déroule du côté des socialistes. La présidente de Vooruit affirme ouvertement qu’elle pourrait envisager d’entrer dans un gouvernement sans le PS lors de ce même débat: « Nous avons déjà gouverné sans eux et vice versa, mais la question est de surtout savoir pour quoi faire? »

Quoiqu’il en soit, ce lundi, c’est au tour de Bart De Wever, en tant que président du premier parti de Flandre, d’entamer, pour la troisième fois de sa vie, une mission d’informateur. Objectif? Tenter de préparer le terrain en vue de la formation d’un gouvernement flamand.

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