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01·06·17

Le ramadan crée des divisions sur le lieu de travail

Temps de lecture : 2 minutes Crédit photo :

(c) Pixabay

« Quoi ? Il a droit à plus de temps de récupération parce qu’il fait le ramadan ? Je ne suis pas d’accord ! » Il ressort d’une enquête du Syndicat neutre des Indépendants (SNI) que, dans plus de la moitié des sociétés, les salariés refusent que leur patron prenne des dispositions particulières pour leurs collègues qui respectent le ramadan. Les chefs d’entreprise se montrent également moins flexibles qu’il y a un an. « Manifestement, cette question est trop sensible », explique Christine Mattheeuws, du SNI. 

« Exiger un allègement du travail sur la base de ses propres choix religieux n’est pas acceptable. Je pourrais alors décréter que je dois fumer tous les jours à mon bureau pour respecter mes convictions. » 

Ce week-end, près de 800 000 musulmans ont entamé le ramadan. Jusqu’au 24 juin, il leur est interdit de manger et de boire du lever au coucher du soleil. Un jeûne qui n’est pas sans conséquence sur le lieu de travail, déclare le Syndicat neutre des Indépendants, qui a interrogé 462 chefs de petites entreprises. « Dans les sociétés qui emploient des musulmans, sept musulmans sur dix suivent le ramadan », explique Christine Mattheeuws du SNI. « Et les patrons le remarquent. 70 % d’entre eux estiment que leurs collaborateurs musulmans sont moins vigilants et moins en forme. » 

Ce qui génère incompréhensions et frustrations. « 51 % des chefs d’entreprise sont confrontés à des réactions négatives de leur personnel à propos de leurs collègues qui respectent le ramadan. » 

Pas très conciliantes

Pourtant, le moins qu’on puisse dire est que les entreprises ne sont pas très conciliantes : à peine 6 % d’entre elles autorisent des pauses supplémentaires. 22 % permettent aux musulmans de sauter le temps de midi, vu qu’ils ne peuvent quand même pas manger, et de rentrer plus tôt à la maison. « Contre respectivement 11 et 35 % l’année dernière », affirme Christine Mattheeuws. « Nous remarquons que ce sujet devient plus sensible, en raison des attentats. Cet événement a fait chuter le seuil de tolérance. » 

« Je ne pense pas qu’il existe un lien direct avec les attentats », déclare pour sa part le philosophe Maarten Boudry. « Pour moi, la frustration de voir un collègue bénéficier d’un plus grand nombre de pauses parce qu’il a lui-même décidé de ne pas manger un jour est compréhensible. Je comprends également les patrons qui ne veulent pas aller trop loin dans cette flexibilité. On peut admettre des concessions raisonnables, comme proposer des repas halal à la cantine lorsque le personnel compte de nombreux musulmans. Mais exiger un allègement du travail sur la base de ses propres choix religieux n’est pas acceptable. Je pourrais alors décréter que je dois fumer tous les jours à mon bureau pour respecter mes convictions. » 

Unizo, l’association flamande des entrepreneurs indépendants, explique que, légalement, l’employeur n’est pas tenu de prendre des dispositions particulières pour le ramadan. « Mais il n’est pas insensé de le faire », poursuit Anton Van Assche. « Avec un peu de bon sens des deux côtés, on pourra trouver des compromis et augmenter la motivation à faire preuve de flexibilité à d’autres moments. » 

Unizo conseille de proposer un allègement du travail aux musulmans pratiquants, de reporter les travaux lourds sans urgence et de permettre les échanges de services avec des collègues qui ne jeûnent pas. « Toutefois, la participation au ramadan ne peut mettre en péril la sécurité du salarié et du reste du personnel. » 

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