« Commissaire Influenza », pour les uns… « Docteur haine » pour Theo Francken. Pour son boulot, Marc Van Ranst combat les virus. Sur Twitter, il combat l’extrême droite et les mouvements nationalistes flamands.
Het Journaal (VRT), Het Nieuws (VTM), Terzake, De Afspraak, De zevende dag… Marc Van Ranst est sur tous les plateaux de télévision flamands pour expliquer l’évolution du coronavirus. Ce virologue de la KULeuven est réputé pour son expertise dans l’analyse d’épidémie. Il incite aussi les citoyens à respecter les mesures contre le coronavirus.
Chers amis, vous avez acheté des masques chez le pharmacien. Nos infirmières et médecins ont besoin de ces masques maintenant. Pouvez-vous déposer ces boîtes à la réception de votre hôpital à proximité? C’est comme ça que vous aidez vraiment vos travailleurs de la santé!
— Marc Van Ranst (@vanranstmarc) March 16, 2020
Membre du « Risk Assessment Group » pour lutter contre le covid-19, Marc Van Ranst se retrouve au front pour lutter contre le virus. Une fois de plus. En mai 2007 déjà, il est désigné président du comité scientifique à la demande du ministre fédéral de Santé de l’époque, Rudy Demotte (PS). Son objectif ? Préparer la Belgique à une éventuelle pandémie chez l’homme à la suite de la grippe aviaire. Lors de la grippe mexicaine (H1N1) en 2009-2010, il deviendra commissaire de la gestion de crise, aka « commissaire influenza ».
Depuis, il apparaît dans de nombreux médias flamands et devient un des visages du paysage télévisé. Devenu soudainement célèbre, il participe à l’émission télévisée De Slimste Mens ter Wereld, en décembre 2009. Il ne survivra pas la première émission.
Guerre des mots
Actif sur Twitter depuis 2012, Van Ranst ne communique pas seulement sur sa spécialité professionnelle. Il laisse libre cours à ses opinions politiques sur les réseaux sociaux. Il ne manque d’ailleurs pas de piquer la N-VA, le Vlaams Belang et les mouvements flamingants.
Quelques jours avant les élections fédérales et régionales de 2019, il tweete : “Une voix pour la N-VA, c’est une voix pour un Vlaams Belang light. Tu ne peux pas être un peu raciste.”
Een stem voor N-VA is een stem voor VB-light. Je kan niet een beetje racist zijn.
— Marc Van Ranst (@vanranstmarc) May 20, 2019
Les partis visés par ce tweet ont du mal à cacher leur hostilité envers le professeur :
[traduction]
– Michael Freilich, ancien rédacteur en chef de Joods Actueel (magazine juif), aujourd’hui député fédéral N-VA : «Un malade mental, ce Van Ranst»
– Stefaan Sintobin, député flamand Vlaams Belang : «La honte de la Flandre, voilà ce que tu es, ô grand professeur sur-subventionné»
– Annick De Ridder, échevine anversoise, activité portuaire et développement urbain, N-VA : «Bloquez-moi ce fou ! Ne cherchez même pas à comprendre»
– Theo Francken, député fédéral N-VA : «Aka Docteur Haine »
Compte Twitter fermé
En août 2019, sans crier gare, le compte Twitter de Marc Van Ranst est supprimé et son profil Facebook est suspendu pour 30 jours. Le virologue explique au Nieuwsblad qu’il s’agit d’une action coordonnée par les jeunes du Vlaams Belang. Selon lui, des dizaines de militants du Vlaams Belang auraient signalé son compte comme dangereux. Les jeunes du Vlaams Belang quant à eux nient toute implication.
Mais, heureusement pour le virologue, il n’y a pas que des critiques à son encontre. Un Brugeois et un Alostois ont affiché leur soutien au professeur dans une parodie de la chanson « Hoe het danst » de Marco Borsato. Et ça fait le buzz : à l’heure d’écrire ces lignes plus de 650.000 internautes ont déjà visionné cette vidéo.
Il y a une semaine, Bart De Wever ne se sentait pas bien. Il craignait d’être atteint du coronavirus et s’est fait dépister. C’est dans le laboratoire de la KULeuven de Marc Van Ranst que les tests ont lieu. Le virologue a alors prévenu personnellement Bart De Wever par message : « négatif ». Comme quoi, les idéologies politiques ne jouent plus aucun rôle dans le combat contre une pandémie.