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Apprendre à gérer sa colère ou comment devenir moins agressif
23·05·22

Apprendre à gérer sa colère ou comment devenir moins agressif

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

David Knox on Unsplash

Perdre son sang-froid dans un magasin, s’emporter au volant ou s’énerver contre son conjoint ou ses enfants. Les accès de rage donnent l’impression de ne pas pouvoir gérer la colère. Comment faire pour la dompter ?

Gestion de la colère, régulation de l’agressivité, maîtrise de l’impulsivité : une foule de méthodes existent pour apprendre à canaliser sa colère. Le psychologue Robert Haringsma explique qu’il est normal de perdre le contrôle de soi de temps en temps, mais que lorsque cette situation est récurrente, elle devient problématique.

Il y a deux ans, il a mis au point une formation en ligne intitulée « Woede de Baas » (Rester maître de votre colère) : « De nombreux participants sont envoyés par leur conjoint, presque sous la menace : « Si ça continue, je fais mes valises ! » Mais des problèmes sur le lieu de travail peuvent aussi justifier la formation. »

Suivre une formation

Autrice de l’ouvrage Het agressieparadijs et spécialiste de l’agressivité et des conflits, Caroline Koetsenruijter estime que 10 % de la population fait preuve d’un comportement agressif, qu’il s’agisse de violence physique, d’injures ou d’intimidation. « Les individus agressifs sont souvent individualistes ou compétitifs par nature. Cette propension est en partie déterminée par la génétique, mais l’éducation et l’environnement sont de loin les facteurs les plus influents. »

La plupart des personnes agressives peuvent donc se défaire de ce comportement, affirme l’experte. « Les chiffres indiquent que celles et ceux qui ont suivi une formation ont tendance à moins récidiver. »

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« Les crises n’ont rien d’inné, elles sont une manifestation d’un réflexe acquis pour gérer les situations tendues », poursuit Robert Haringsma. « L’idée qu’une explosion de colère serait l’expression de nos émotions refoulées est un mythe. » Cette théorie, qui remonte à Freud et Aristote, est réfutée par de nombreuses études, comme on peut le lire dans le livre Anger : The Misunderstood Emotion de Carol Tavris (édition de 2017). « La colère ne fonctionne pas comme une soupape de décompression », précise-t-il. « À chaque fois que vous hurlez sur quelqu’un ou que vous vous défoulez contre un punching-ball, vous vous conditionnez à réagir de cette façon. Vous renforcez pour ainsi dire votre agressivité. »

Prêter attention à sa colère, c’est l’alimenter

Selon Robert Haringsma, prêter attention à sa colère, c’est l’alimenter. « Par exemple, si vous vous concentrez sur votre respiration, vous oubliez votre colère. En plus des exercices de relaxation, il est important de travailler sur la communication. Lorsque l’on pose des mots sur l’objet de notre colère, celle-ci n’est pas refoulée et vous évitez ainsi l’accès de colère. »

Selon Mark van Dieren, spécialiste en agressivité et directeur du bureau de formation et de conseil React, les compétences sociales sont fondamentales. « Nous apprenons aux participants que la façon dont ils réagissent lorsqu’ils se mettent en colère est un choix. Pour cela, nous utilisons le moyen mnémotechnique « AIDE » : Affronter la colère, Ignorer intentionnellement, Désamorcer par l’humour, Être compréhensif. »

Il prend le cas d’une vendeuse qui s’est mise en colère contre les clients qui ne portaient pas de masque dans sa boulangerie. « Elle avait peur du corona, mais l’irritation affichée ne produisait pas l’effet l’escompté. Au contraire, elle a même failli lui faire perdre son emploi. Dans ces cas-là, mieux vaut détendre l’atmosphère par l’humour : Dites-moi, vous aimez vivre dangereusement, vous ! »

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Dans sa méthode, Mark van Dieren pratique souvent le jeu de rôle face à ce type de situation. « Les participants apprennent ainsi à reconnaître les causes de leur colère et les réactions physiques qui y sont associées : souffle court, bouffées de chaleur, tensions dans la nuque. Vous pouvez alors apprendre à réagir en conséquence : respirer calmement ou relâcher la tension », indique Mark van Dieren. Vous prenez ainsi conscience de la tension dans vos muscles pour ensuite la libérer et revenir à un état de détente corporelle.

Et si, malgré tout, vous voyez rouge ? Que faire ? On compte jusqu’à dix ? Robert Haringsma : « Si vous êtes sûr d’exploser, le mieux est de fuir la situation. Trouvez-vous un environnement dépourvu de toute source d’énervement et faites vos exercices de relaxation. » Le psychologue avertit toutefois de ne pas le faire systématiquement. « Sinon, cette stratégie risque de devenir un mauvais réflexe. »

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