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06·10·16

Deux athlètes belges « high-tech » au tout premier Cybathlon

Temps de lecture : 3 minutes Crédit photo :

(c) Cybathlon.ethz.ch

La Suisse accueillera ce week-end le tout premier « Cybathlon », les Jeux olympiques pour personnes handicapées qui utilisent les dernières innovations en matière de technologie robotique. La Belgique sera représentée pour l’occasion par deux athlètes : le premier a une jambe high-tech qui concentre à elle seule un demi-million d’euros en recherche de pointe tandis que le second arbore un pied métallique qui lui permet de marcher avec la même souplesse qu’une personne valide. « Bientôt, nous fabriquerons des jambes robotiques qui seront même plus performantes que des jambes ordinaires », prédit le professeur de robotique Bram Vanderborght (VUB).

« Moi, une sorte de RoboCop ? On peut dire cela comme ça, sans doute. Cela amuse beaucoup mes petits-enfants, en tout cas »

« Asseyez-vous donc, jeune homme. Je vais en faire de même. Un instant, je pousse sur mon bouton. » Sur l’écran tactile fixé à son poignet, Michel De Groote (58) appuie sur « from stand to sit ». Peu après, son genou robotique se plie et je me retrouve avec un des tout premiers cyborgs – mi-homme, mi-robot – belges à mes côtés.

« Moi, une sorte de RoboCop ? On peut dire cela comme ça, sans doute. Cela amuse beaucoup mes petits-enfants, en tout cas ». Michel De Groote, un militaire de carrière aujourd’hui à la retraite, a perdu la jambe droite à la suite d’un cancer des os. Pendant trente ans, il a tenté de compenser ce handicap par une prothèse classique. « C’est comme marcher avec des bottes de ski », compare-t-il. « Elles peuvent vous emmener sur la Lune mais aider une personne handicapée à marcher plus ou moins normalement, c’est visiblement trop demander. »

Ce n’est pas tout à fait vrai car depuis quelques mois, Michel s’entraîne à fond avec une cyberjambe. Une jambe robotique de haute technologie équipée d’un moteur, de capteurs qui passent l’environnement au crible à la recherche d’éventuelles inégalités et d’une puce informatique qui calcule quand la jambe doit fournir une aide supplémentaire. Cette cyberjambe, ce sont des années de recherche et au moins 500 000 euros de frais de développement.

Autre chose que les Jeux paralympiques

Michel et sa cyberjambe participeront samedi prochain à Zürich au tout premier Cybathlon, sorte de Jeux olympiques qui réuniront 73 athlètes moins valides originaires de 25 pays différents. Le Cybathlon est à ne pas confondre avec les Jeux paralympiques, où seules les prothèses non motorisées sont autorisées et où les athlètes ne peuvent pas utiliser d’outils susceptibles de les rendre meilleurs qu’un sportif en bonne santé. « Ce qui est précisément l’idée à la base du Cybathlon », pose Bram Vanderborght, professeur de robotique à la VUB. Le but de l’événement ? Montrer le champ des possibilités techniques et, surtout, attirer des investisseurs afin de continuer à développer ces prototypes particulièrement coûteux. Deux athlètes de la VUB participeront à la compétition réservée aux personnes avec une prothèse à la jambe. « Ne vous attendez toutefois pas à les voir courir le 100 mètres », indique Vanderborght. « Les athlètes devront accomplir un parcours les confrontant à des situations de la vie quotidienne, comme marcher en côte, s’asseoir sur un siège ou encore monter un escalier. »

Des performances rendues possibles notamment grâce à l’ « ampfoot » avec lequel le citoyen de Melle Maher ­Latiri (42) se présentera sur la ligne de départ. Né en Tunisie, Latiri y perd une jambe dans un accident de la route. Plus tard, il vient vivre en Belgique. « Je me suis débrouillé pendant des années avec ce genre de jambe en bois primitive », explique-t-il. « Comme un pirate. Un pied robotique, par contre, n’est pas loin de rivaliser avec un pied normal en termes de souplesse. »

La VUB a l’ambition de mettre l’an prochain cet « ampfoot » sur le marché. « Nous allons également négocier un remboursement partiel avec l’INAMI », ajoute Vanderborght.

En attendant, la technologie continue de progresser à pas de géant. « À terme, nous serons capables de fabriquer des jambes robotiques aussi performantes, sinon davantage, que des jambes normales », déclare Vanderborght. « Vous pourrez constater lors du Cybathlon que des pas importants ont déjà été accomplis dans cette direction, mais également que des années de travail seront encore nécessaires afin de parvenir à un tel résultat. »

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